Faire campagne pour un meilleur financement et de meilleurs services

5 mai 2017

Le Canada doit se pourvoir de programmes mieux adaptés pour promouvoir la santé mentale et améliorer les services et le soutien aux personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale. Cette section présente les changements nécessaires et comment faire campagne peut contribuer à l’amélioration des soins de santé mentale :

  • Une stratégie en matière de santé mentale pour le Canada
  • L’amélioration du financement des services pour la santé mentale
  • De meilleurs services plus accessibles 
  • Les organisations de soutien par les pairs
  • Des services adaptés à la diversité culturelle qui respectent l’identité sociale
  • La prise en charge des psychothérapies par les provinces
  • Un financement spécifique pour les enfants et les jeunes
  • L’amélioration de l’accès à l’information sur la santé mentale et les services de santé mentale
  • L’amélioration des prestations d’assurance-emploi pour les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale et pour les aidants naturels 
  • L’amélioration du montant des prestations d’invalidité et des aides sociales
  • Le remaniement des prestations d’invalidité du RPC

Une stratégie en matière de santé mentale pour le Canada

En 2012, la Commission de la santé mentale du Canada a publié son rapport Changer les orientations, changer des vies : Stratégie en matière de santé mentale pour le Canada. Ce document progressiste aborde les enjeux tels que l’augmentation du financement et une approche plus intégrée en matière de santé mentale, ainsi que des facteurs sociaux d’ordre plus général tels que des milieux de travail sains et le logement à prix abordable.

Malheureusement, aucun gouvernement au Canada (fédéral, provincial ou territorial) n’a entrepris de mettre en œuvre les recommandations de la commission. Adopter la stratégie ferait de la santé mentale une plus grande priorité.

De nombreuses sections de la stratégie font écho aux revendications du mouvement syndical relatives à l’amélioration de la santé mentale et des services de soutien.

Amélioration du financement des services pour la santé mentale

Le Canada peut clairement améliorer le financement des services de santé mentale.

Des 35 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Canada est l’un des plus mauvais sujets lorsqu’il s’agit du pourcentage des dépenses en soins de santé allouées à la santé mentale.

La plupart des provinces et des territoires consacrent environ 7% de leur budget de la santé à la santé mentale. La Commission de la santé mentale du Canada et de nombreuses associations de défense de la santé mentale sont d’avis que cette proportion devrait être beaucoup plus élevée (au moins 9%). La Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et l’Australie consacrent plus de 10% de leurs dépenses à la santé mentale.

Bien que les services de santé relèvent de la responsabilité des provinces et des territoires, le gouvernement fédéral a néanmoins un rôle important à jouer dans l’allocation d’une part de ses dépenses en santé. Le gouvernement finance également une partie importante des services de santé pour les populations autochtones, bien que de manière insuffisante ou inéquitable par rapport aux populations non-autochtones. Le financement de services de santé mentale pour les communautés autochtones est à la fois urgent et critique. 

Augmenter le montant des transferts fédéraux aux provinces et aux territoires permettra d’augmenter la part du budget consacrée à la santé mentale. Fin 2016 et début 2017, le gouvernement fédéral a conclu des accords avec la plupart des provinces et territoires qui permettraient d’accroître le financement des services de santé mentale.

L’argent n’est cependant qu’un des nombreux aspects de la question. Un financement adéquat facilite la mise en œuvre de programmes et de traitements pour les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale et aide à promouvoir des approches positives en matière de santé mentale.

De meilleurs services plus accessibles

La santé mentale n’est pas seulement l’absence de maladies ou de troubles mentaux. La Commission de la santé mentale du Canada définit la santé mentale comme « un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».
Les maladies mentales et d’autres problèmes de santé mentale peuvent aussi avoir d’importantes conséquences au-delà de la santé individuelle et du système de soins de santé. Les troubles mentaux ou les maladies mentales ont une incidence sur la performance scolaire et professionnelle. Cela cause d’énormes pertes de productivité et surcharge les services sociaux et le système de justice criminelle. Les soins de santé mentale sont par ailleurs souvent considérés comme distincts des autres secteurs de la santé et des services sociaux.

Faire de la santé mentale une priorité signifie investir beaucoup plus dans les soins de santé mentale, élargir la gamme des services disponibles et coordonner les politiques et la prestation de services. Nous devons faire campagne pour un plus grand recours aux tribunaux de santé mentale, le financement public des traitements de psychothérapie, davantage de services pour les jeunes et les groupes recherchant l’équité, davantage de services de santé mentale dans les écoles et les prisons, ainsi que pour l’embauche et la formation d’un groupe diversifié de professionnels, si nous voulons vraiment nous attaquer au problème de la crise de la santé mentale au Canada.