Qu’entend-on par stigmatisation et discrimination?

5 mai 2017

La stigmatisation et la discrimination sont deux des plus grands problèmes auxquels sont confrontées les personnes ayant des problèmes de santé mentale. La stigmatisation est un préjudice négatif envers les personnes souffrant de maladies mentales en raison de leur état de santé. Elles peuvent être jugées violentes, incapables de se maitriser, faibles ou peu intelligentes. Les gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas. La stigmatisation à l’endroit les personnes souffrant de maladies mentales les rend souvent victimes de discrimination au travail et ailleurs.

Notre culture foisonne de comportements négatifs à l’égard des maladies mentales. Pensez au nombre de fois où vous avez entendu les mots « fou » ou « folle » dans des films ou des séries télé pour décrire une personne dangereuse et imprévisible. Combien de fois utilisez-vous les mots « fou », « folle » ou « malade » dans votre langage quotidien?

  • Quelle serait votre réaction si vous appreniez qu’un ou qu’une de vos proches collègues est bipolaire?
  • Cela changerait-il votre façon de voir la personne?
  • La traiteriez-vous différemment?
  • Auriez-vous peur d’elle?
  • Prendriez-vous vos distances?

Pour les personnes ayant une maladie mentale, la stigmatisation peut engendrer la crainte d’être étiquetées ou jugées. Par peur de la stigmatisation, certaines personnes ne vont pas se faire soigner ou ne parlent pas à l’entourage proche de leurs symptômes.

La stigmatisation fondée sur des préjugés peut avoir un effet très négatif sur la vie des gens :

  • À cause de ma maladie mentale, mes amis m’ont laissé tomber.
  • À cause de ma maladie mentale, les gens se moquent et parlent de moi derrière mon dos.
  • À cause de ma maladie mentale, les gens ont peur de m’approcher socialement.
  • Les gens ne prennent plus mes sentiments au sérieux, ils attribuent tout à ma maladie.
  • À cause de ma maladie mentale, on me donne moins de responsabilités au travail et à la maison.
  • Depuis mon traitement psychiatrique, les gens ne me traitent plus comme une personne normale.
  • Ma maladie mentale est un sujet tabou dans ma vie sociale (famille, amis, collègues de travail).
  • On me dit que je me fais des idées ou que je n’ai pas l’air malade.

La stigmatisation : les chiffres 

  • Moins de 50% des Canadiennes et des Canadiens qui pensent souffrir de dépression ou d’anxiété ont consulté un médecin.
  • Selon une enquête de 2008, seule la moitié des Canadiennes et des Canadiens diraient à leurs amis ou collègues qu’un membre de leur famille souffre d’une maladie mentale.
  • 42% des Canadiennes et des Canadiens  ne sont pas surs de continuer à fréquenter une amie ou un ami souffrant d’une maladie mentale.
  • 55% disent ne pas vouloir épouser une personne souffrant d’une maladie mentale.
  • 83% des employés estiment qu’ils ont la responsabilité de divulguer le fait de souffrir d’une maladie mentale, mais 31% pensent que leur superviseur direct ne se montrerait pas compréhensif ou prêt à les soutenir (Ipsos Reid, 2012).

Six façons de lutter contre la stigmatisation :

  1. Parlez ouvertement de la santé mentale.
  2. Renseignez-vous et informez d’autres membres de votre syndicat sur les maladies mentales et leurs effets.
  3. Surveillez votre langage, évitez d’employer des mots comme « fou », « folle », « malade » ou « schizo », ou de faire des réflexions désobligeantes sur les personnes qui souffrent de maladies mentales au cours d’une conversation et réagissez si quelqu’un le fait.
  4. N’évitez pas les personnes souffrant de maladies mentales.
  5. Soyez ouvert et positif si quelqu’un vous parle de sa santé mentale.
  6. Partagez ouvertement les discussions et les informations sur la santé mentale sur votre lieu de travail et dans votre syndicat.

En savoir plus sur les mythes sur les maladies mentales (l’ACSM).