Qu’est-ce qui ne va pas dans notre système actuel?

14 septembre 2016

Le système actuel du Canada est un modèle désuet appelé système uninominal majoritaire à un tour (SUMUT) qui ne témoigne jamais fidèlement des voix exprimées par la population canadienne.

Le gouvernement le reconnaît et il s’est engagé à remplacer l’actuel système électoral par un système convenant mieux à une démocratie au 21e siècle.

La population canadienne a l’occasion de choisir un nouveau moyen de déterminer comment ses votes comptent et comment les élections façonnent les gouvernements futurs. C’est l’occasion de choisir de nouvelles règles électorales qui font compter les votes afin qu’un plus grand nombre de personnes trouvent qu’il importe de voter. Ces nouvelles règles doivent permettre aux gens de constater que leur vote compte encore, même si le candidat ou le parti pour lequel ils votent ne remporte pas la victoire.

Le moyen le plus simple d’y voir consiste à doter le Canada de nouvelles règles ressemblant à celles que suivent la plupart des autres pays, dont certaines des démocraties les plus grandes et les plus modernes du monde, soit des règles fondées sur la représentation proportionnelle (RP). 

Le SUMUT n'est plus efficace

Le Canada a hérité de ses règles électorales actuelles de l’empire britannique. Il s’agit des règles qui étaient employées dans les colonies britanniques du monde entier, souvent sans qu’elles en aient le choix. Même le nom anglais du système, « first past the post », vient d’une époque très différente et est emprunté aux courses de chevaux dans lesquelles le premier qui franchit la ligne d’arrivée gagne. Selon le SUMUT, chaque circonscription élit un député et le candidat élu est celui qui rallie le plus grand nombre de votes.

Les temps ont changé. Non seulement nous avons tous le droit de vote actuellement mais encore la plupart d’entre nous votent pour le parti politique qu’ils veulent voir au pouvoir beaucoup plus souvent que pour une personne en particulier, bien que les candidats individuels comptent encore aussi. Du temps où il n’y avait que deux partis politiques, tout s’arrangeait encore, mais la politique est plus diversifiée au Canada à l’heure actuelle et le SUMUT ne permet pas de témoigner de cette réalité.

Aux élections fédérales de 2015, les libéraux ont rallié un peu moins de 39,5 % des voix mais ont remporté 54 % des sièges à la Chambre des communes, ce qui leur permet de former un gouvernement majoritaire. Aux élections précédentes, les conservateurs ont recueilli 39,6 % des voix et remporté plus de la moitié des sièges.

Aucun parti ne devrait remporter une majorité des sièges sans avoir rallié une majorité des voix.

C’est là la principale lacune du SUMUT, mais ce n’est pas la seule.

Parce que les résultats ne témoignent pas des votes locaux, les gens ont l’impression de gaspiller leur vote et ils cessent de participer aux élections. Des études sur les élections dans les pays qui emploient encore le SUMUT indiquent en outre qu’il y a moins de femmes et de candidats faisant partie de groupes minoritaires qui sont élus.