Amélioration de l’accès à l’information sur la santé mentale et les services de santé mentale

5 mai 2017

Il n’est pas toujours facile pour les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale et leurs aidants d’obtenir des informations sur la santé mentale et les services connexes.

Nous devons faire campagne pour intégrer les informations et les services actuellement disparates et non coordonnés. Une coordination en amont permettrait d’élargir les services de manière plus efficace.

Les personnes ont leur premier contact avec les soins de santé mentale le plus souvent lors d’une crise. Dans ces conditions, elles peuvent avoir du mal à recueillir les informations nécessaires pour obtenir des soins et comprendre leurs options. Améliorer la planification et la coordination peut également faciliter l’accès aux services de santé mentale des personnes qui en ont besoin.

Amélioration des prestations d’assurance-emploi pour les personnes ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale et pour les aidants

Les travailleuses et travailleurs souffrant de troubles mentaux ou d’une maladie mentale ont droit à un maximum de15 semaines de prestations dans le cadre de l’assurance-emploi. Mais les dizaines d’années de politiques gouvernementales visant à réduire le montant des prestations font que la plupart des travailleuses et travailleurs sont inadmissibles à l’AE. 

Pour les personnes admissibles, il est très difficile d’obtenir les prestations de maladie en cas de maladie mentale. Leur revenu aura dû baisser de 40% pour que leur demande soit simplement prise en compte. Et une fois que la personne est en congé maladie, elle doit soumettre des rapports toutes les deux semaines, une tâche potentiellement difficile pour les personnes diagnostiquées avec un problème de santé mentale.

Dans le budget 2017, le gouvernement fédéral a introduit un nouveau volet de 15 semaines de prestations pour les aidants naturels. Les prestations de compassion restent néanmoins insuffisantes. Alors que les Canadiennes et les Canadiens sont des milliers à prendre soin de membres de leur famille et de leurs proches, l’AE impose des conditions très restrictives au regard des prestations de compassion. Beaucoup de compagnes, de compagnons ou d’aidants naturels se retrouvent donc à devoir prendre des congés sans solde, ou pire, quittent ou perdent leur emploi. Cela augmente le niveau d’instabilité et affecte négativement la santé mentale.

Les troubles mentaux et les maladies mentales se distinguent des autres invalidités par leur caractère potentiellement épisodique. Les personnes atteintes de troubles psychotiques peuvent passer plusieurs, voire des dizaines, d’années sans symptômes. Celles qui souffrent de dépression peuvent enchainer de longues périodes de bonne santé mentale avec des périodes de dépression. Les cycles peuvent ou non suivre un schéma.

Il se peut que nous ayons besoin de prestations maladie et de programmes de compassion de l’AE spécialement adaptés aux maladies mentales. Nous devons faire campagne pour des changements qui tiennent compte du caractère unique de ces maladies et donnent le temps aux personnes ayant des problèmes de santé mentale de se rétablir et de reprendre le travail en bonne santé.

Amélioration du montant des prestations d’invalidité et des aides sociales

Étant donnée l’insuffisance de soins de santé mentale et de soutiens sociaux et professionnels efficaces, les programmes provinciaux d’aide sociale et de soutien aux personnes ayant un handicap sont devenus la principale source de revenus pour de nombreuses personnes souffrant de maladies mentales, et ce pour différentes raisons : la personne n’a pas droit à des congés maladie ou à des congés de longue durée dans son emploi, elle n’est pas admissible aux prestations d’assurance-maladie ou sa demande de prestations d’invalidité du RPC a été rejetée.

Malheureusement, le montant des prestations est extrêmement faible, dans certains cas il n’a pas augmenté depuis des années, et il faut revoir les systèmes qui gèrent ces programmes pour que les bénéficiaires soient traités avec plus de dignité et de compassion.

Il existe également un processus appelé « assistantialisme des personnes ayant un handicap » où la personne a recours aux différentes formes de soutien disponibles, mais aucun des programmes ne prévoyant un soutien financier pour les périodes de transition d’un programme à l’autre, elle dépense toutes ses économies, se défait de ses biens et tombe éventuellement dans le circuit de l’aide sociale.

Les prestations d’invalidité provinciales et territoriales et les programmes d’assistance sociale doivent également changer pour tenir compte du caractère épisodique des maladies mentales. Une personne ayant une maladie mentale peut être capable de travailler à temps partiel, mais elle a toujours besoin de soutien. Le système doit reconnaître cela et verser plus rapidement des prestations aux personnes qui traversent des cycles de maladie et de mieux-être.

Remanier les prestations d’invalidité du RPC pour que les personnes ayant une maladie mentale ou des troubles mentaux en bénéficient plus facilement

Le Régime de pensions du Canada offre des prestations d’invalidité dont peuvent bénéficier les personnes atteintes de maladie mentale ou de troubles mentaux. Pour être admissible, la personne doit avoir une invalidité « grave » et « prolongée » la rendant incapable de reprendre le travail. Les personnes souffrant de troubles mentaux ou de maladies mentales représentent un peu moins d’un tiers des bénéficiaires des prestations d’invalidité du RPC. Les critères sont axés principalement sur les limitations physiques, et non psychologiques. Les organismes communautaires de santé mentale offrent un soutien à un grand nombre de personnes ayant une maladie mentale dont la demande de prestations d’invalidité du RPC a été rejetée. Les délais de traitement des demandes sont d’au moins quatre mois. C’est long pour quelqu’un souffrant d’une invalidité grave et prolongée.

Au même titre que les prestations d’invalidité ou l’aide sociale, les prestations d’invalidité du RPC ne sont pas adaptées au caractère épisodique de nombreuses maladies mentales. Ainsi, une personne ayant une maladie mentale ou des troubles mentaux peut être déclarée avoir une invalidité permanente, alors qu’elle peut être capable de travailler par périodes. Il faut assouplir le système et revoir à la hausse le montant des prestations. Le stress et l’insécurité peuvent contribuer aux troubles mentaux et aux maladies mentales – deux facteurs attribués au programme et au montant très faible des prestations.