JIF 2022 : L’égalité des sexes dépend d’une économie des soins prospère
Les syndicats du Canada marquent la Journée internationale des femmes de 2022 en soulignant l’importance cruciale du travail de soins et demandent un soutien accru pour le personnel des soins et des investissements dans les systèmes de soins du Canada.
« Nous avons tous besoin de soins à un moment dans la vie. C’est un travail vital, qualifié et essentiel qui soutient nos familles, notre économie et nos collectivités », indique Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Toutefois, la majorité de ce travail continue d’être effectué par des femmes et la plupart d’entre elles sont non rémunérées. Si nous voulons vraiment atteindre l’égalité des sexes et bâtir une société plus juste, le travail de soins doit être au cœur des conversations. »
Le gouvernement fédéral doit régler la crise des soins en élargissant et renforçant le secteur des soins grâce à la création de bons emplois pour que l’on cesse de compter sur le travail non rémunéré des femmes. Le Canada a également besoin d’une stratégie cohérente en matière de soins et d’investissements accrus dans les services des soins et de soutiens dont les gens et les familles ont besoin. Le gouvernement fédéral devrait créer une Commission de l’économie des soins pour étudier, concevoir et mettre en œuvre cette stratégie.
Le travail de prestation de soins désigne les tâches qui sont nécessaires pour soutenir la santé, le bien-être, le maintien et le développement des personnes. Cela comprend souvent les soins aux enfants, les soins aux personnes âgées, les soins aux personnes ayant un handicap et les travaux domestiques comme la cuisine et le ménage pour aider les familles et les individus. Le travail de prestation de soins fait partie de notre tissu social et permet à tous les autres emplois d’être accomplis. Or, ces soins ne sont pas toujours considérés comme du travail et sont souvent non reconnus et sous-évalués ꟷ en particulier le travail non rémunéré.
À l’échelle mondiale, les femmes accomplissent plus de trois fois plus de travail de soins à autrui non rémunéré que les hommes. C’est un lourd fardeau qui signifie que de nombreuses femmes ont moins de temps pour occuper un emploi rémunéré ou faire des études, ou qu’elles ont de la difficulté à concilier leur travail rémunéré et non rémunéré. Ce « deuxième quart » peut influencer les choix d’emploi des femmes ou restreindre leurs possibilités d’avancement. Il peut aussi avoir un effet négatif sur la santé mentale et physique et le stress familial.
« La dépendance de notre économie à l’égard du travail non rémunéré des femmes contribue à la pauvreté des femmes et réduit leurs gains à vie. Le travail de prestation de soins non rémunéré comble depuis longtemps les lacunes des services sociaux et des soi-disant « filets de sécurité » qui n’ont pas répondu aux besoins fondamentaux des individus. Pendant la pandémie, ce travail a augmenté et a poussé tout le monde à un point de rupture », indique Madame Bruske. « Cela ne peut pas continuer. Ceux qui donnent et reçoivent des soins méritent mieux. »
« Ce n’est pas une coïncidence si les emplois liés aux soins au Canada sont souvent peu rémunérés, avec une faible sécurité d’emploi et des conditions de travail difficiles. Le personnel des soins est principalement composé de femmes, et nombre d’entre elles sont racialisées, immigrantes ou migrantes », explique Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du CTC. « Le travail de soins est sous-évalué, et souvent invisible, mais absolument essentiel à notre économie. Il s’agit d’une question de justice économique pour les femmes. Les investissements dans les soins assureront non seulement un accès égal à des soins de qualité pour tous les Canadiens et Canadiennes, mais aussi une société équitable dans laquelle les femmes, et les autres personnes qui subissent une oppression systémique, peuvent prospérer. »
Visitez le centre d’action à plancanadien.ca pour obtenir de plus amples renseignements sur la façon dont vous pouvez participer.