Déclaration de Bea Bruske sur la mort d’Alexa McDonough

17 janvier 2022

Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada, a publié la déclaration suivante aujourd’hui :

« J’ai été très attristée par la nouvelle du décès d’Alexa McDonough, véritable géant politique canadien. Au nom des syndicats du Canada, je tiens à exprimer mes sincères condoléances à ses fils, Justin and Travis, et à tous les parents et amis qu’elle laisse dans le deuil et auxquels elle manquera grandement.

« Toutes les femmes participant à la politique ou à la vie publique au Canada lui sont redevables du rôle de pionnière qu’Alexa a joué. Quand elle a été élue à la direction du NPD de la Nouvelle-Écosse en 1980 – devenant ainsi la première femme à diriger un des principaux partis politiques reconnus au Canada – elle nous a donné un exemple que de très nombreuses jeunes femmes ont pu suivre. Il s’agissait non seulement d’avoir voix au chapitre, mais encore de le diriger.

Le chemin qu’elle a emprunté n’a pas été facile. À son élection à l’assemblée législative de la Nouvelle-Écosse, il n’y avait pas de toilettes pour les députées. Plutôt que de s’en plaindre aux médias, Alexa a abordé au sein de la législature les problèmes que lui avaient indiqués les femmes faisant la file avec elle pour utiliser les toilettes publiques.

Les membres du mouvement syndical lui seront toujours reconnaissants de son fort militantisme en faveur des droits des travailleurs et travailleuses, de salaires équitables et de conditions de travail plus sécuritaires. La contribution qu’elle a apportée à l’adoption de la loi Westray continue de profiter aux travailleurs et travailleuses aujourd’hui. Le mouvement syndical marquera le 30e anniversaire de l’adoption de la loi Westray cette année, et les paroles prononcées par Alexa à la Chambre des communes en 2003, le jour où le projet de loi Westray a reçu la sanction royale, demeurent de prime importance dans la lutte que livre le mouvement syndical :

Le projet de loi Westray constitue une victoire pour les travailleurs canadiens et couronne les 11 années d’efforts déployés par le Nouveau Parti démocratique qui s’est fait solidaire des familles des victimes du désastre survenu à la mine Westray, des survivants, des métallos et d’autres syndicats. Cette sanction royale nous permet de franchir une nouvelle étape dans notre démarche pour tenir les entreprises responsables des conditions de travail déplorables qui entraînent la mort de travailleurs.

Alexa était une personne des plus dévouées et ne reculait jamais devant un dur travail ou une lutte difficile. Que ce soit en attirant l’attention sur les conditions qui régnaient dans la communauté d’Africville à Halifax quand elle était adolescente ou dans le cadre de ses fonctions de dirigeante élue et de chef aux paliers provincial et fédéral ou des décennies qu’elle a passées à militer dans de nombreux dossiers importants, elle a vraiment ouvert une impressionnante voie.

Au sein du NPD provincial et fédéral, ce n’est pas par hasard que les chefs qui lui ont succédé ont réalisé des percées et ont pu diriger l’opposition officielle. Elle a posé les bases pour un très grand nombre d’entre nous.

Après avoir quitté son poste de chef du NPD, elle a servi de porte-parole en matière d’affaires extérieures du NPD sous la direction de Jack Layton, assumant un rôle de chef de file dans les domaines de la promotion de la paix et des activités internationales. Après avoir quitté la politique, elle a assumé la présidence de l’Université Mount Saint Vincent et s’est vu désigner Officière de l’Ordre du Canada.

Les syndicats se sont efforcés de lui rendre hommage en 2013 en recueillant des fonds pour s’assurer que les contributions d’Alexa soient reconnues en permanence grâce à la création au sein de l’Université Mount Saint Vincent de l’institut Alexa McDonough pour les femmes, le genre et la justice sociale. C’est un hommage approprié à une personne qui a tant donné d’elle-même pour aider les autres.