Des mesures plus audacieuses sont nécessaires pour rendre la vie plus abordable et lutter contre la cupidité des entreprises
Bien que les syndicats du Canada accueillent favorablement les mesures sur l’équité fiscale, les investissements dans le logement et le nouveau Programme national d’alimentation scolaire, le budget de 2024 manque d’ambition et ne se traduit pas en résultats pour les travailleuses et travailleurs. Les travailleuses et travailleurs sont pris à la gorge par la crise du coût de la vie, et des investissements plus audacieux sont nécessaires pour leur donner un répit et contrecarrer la cupidité hors contrôle des entreprises.
« Nous saluons les mesures visant à augmenter les impôts des Canadiens les plus riches et des entreprises prospères, et les investissements prévus dans le logement et les repas dans les écoles qui aideront les familles dans le besoin. Cependant, les budgets des ménages continuent d’être mis à rude épreuve en raison des prix très élevés des aliments et des biens essentiels, et des mesures beaucoup plus ambitieuses sont nécessaires pour rendre la vie abordable », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. Face à la hausse du chômage, il est décevant que le gouvernement soit incapable de réparer notre régime d’assurance-emploi défaillant, de répondre à la faible rémunération et à la surcharge de travail du personnel de la santé, d’investir dans un régime universel complet d’assurance-médicaments et de soutenir suffisamment les travailleuses et travailleurs migrants.
Le Programme national d’alimentation scolaire nourrira 400 000 élèves de plus chaque année, dont un grand nombre provenant de familles racialisées, autochtones et à faible revenu. Le budget de 2024 reflète également les progrès réalisés dans le cadre de l’entente entre le gouvernement fédéral et les néo-démocrates du Canada, y compris les investissements dans l’abordabilité du logement.
Toutefois, des mesures supplémentaires sont nécessaires pour contrer la crise du logement. Le gouvernement doit reprendre la construction de logements sociaux, lutter contre la financiarisation du logement et prendre des mesures pour rendre la location plus abordable.
Nous sommes préoccupés par les plans visant à attirer des investissements dans les régimes de retraite qui pourraient mener à la privatisation. Chaque travailleuse et travailleur mérite d’avoir une sécurité financière à la retraite; le gouvernement doit renforcer les pensions publiques et faire davantage pour garantir à chaque travailleur l’accès à une pension de retraite décente de leur employeur – les pensions ne devraient pas servir à favoriser la privatisation.
De plus, les compressions budgétaires proposées dans la main-d’œuvre du secteur public sont alarmantes. Les syndicats du Canada veilleront à ce que ces compressions n’aient pas de répercussions sur les travailleuses et travailleurs ou sur les services sur lesquels compte la population canadienne. « Les travailleurs et les familles sont le moteur de notre économie et doivent être la priorité lors de dépenses publiques », souligne madame Bruske. « Cela signifie qu’il faut investir dans les services publics et dans les personnes. »
Les investissements dans la prestation canadienne pour les personnes handicapées constituent une première étape importante; toutefois, des niveaux de soutien beaucoup plus élevés sont nécessaires pour soutenir les personnes en situation de handicap partout au Canada.
Bien que nous accueillions favorablement le financement des places en services de garde et les plans pour une table sectorielle sur l’économie des soins, l’absence d’investissements pour faire face à la crise dans le secteur de la santé est préoccupante. Madame Bruske ajoute ce qui suit : « Des décennies de compressions, la crise du personnel de santé et la privatisation rampante ont fait que notre système de soins – et les travailleurs qui le tiennent à bout de bras – a atteint ses limites. Des investissements sont nécessaires pour nous assurer que nos proches peuvent accéder aux soins dont ils ont besoin. »
« Le budget de 2024 apporte des améliorations à notre régime fiscal en augmentant l’impôt sur les gains en capital, mais il faut faire preuve d’une plus grande ambition en matière d’équité fiscale afin de ne pas laisser de revenus sur la table », déclare madame Bruske. « Avec des personnages comme Pierre Poilievre qui se rangent du côté des patrons et encouragent de fausses solutions, il est essentiel que le gouvernement agisse. Nous avons besoin de mesures plus audacieuses pour lutter contre la cupidité des entreprises et financer le soutien aux familles en difficulté. »