Des lois plus justes en Alberta et en Ontario établissent une nouvelle norme pour le Canada

5 juin 2017

Cette semaine, les syndicats et les défenseurs des travailleurs et travailleuses ont applaudi au fait que l’Ontario est devenue la deuxième province canadienne à annoncer qu’elle portera le salaire minimum à 15 $ l’heure. Suivant l’exemple donné par l’Alberta il y a un an, le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il hausserait le salaire minimum de façon échelonnée et qu’il l’indexerait sur l’inflation par la suite.

« L’Alberta a pris une mesure inouïe il y a un an quand elle a annoncé qu’elle porterait le salaire minimum à 15 $ l’heure – aidant ainsi près de 300 000 Albertains et Albertaines qui ont actuellement du mal à joindre les deux bouts. Il est indéniable que cette audacieuse mesure a ouvert la voie aux améliorations que nous voyons l’Ontario apporter », a indiqué Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada.

L’Alberta a déjà procédé à une première hausse de son salaire minimum, et une deuxième hausse portera celui-ci à 13,60 $ en octobre 2017. M. Yussuff a rejeté les arguments des détracteurs du salaire minimum de 15 $ en déclarant que l’augmentation du salaire minimum réduit le roulement du personnel, accroît la productivité et stimule la capacité de dépenser localement des travailleurs et travailleuses.

« Des experts étudient les hausses du salaire minimum depuis des décennies. Les résultats de leurs recherches et les effets qu’ont eus les hausses du salaire minimum en Alberta et dans plusieurs compétences des États-Unis indiquent clairement qu’un salaire minimum plus élevé est bon pour les travailleurs et travailleuses et bon pour les commerces », a déclaré M. Yussuff.

Les syndicats militent depuis longtemps en faveur non seulement de salaires minimums permettant aux travailleurs et travailleuses de ne pas sombrer dans la pauvreté, mais aussi de conditions de travail plus équitables pour tous dans notre économie changeante. La semaine dernière, l’Alberta a déposé un projet de loi qui aide à atteindre cet objectif : la loi 17, Fair and Family-Friendly Workplaces Act (loi sur les lieux de travail équitables et favorables à la famille), qui comprend bon nombre d’amendements à la législation provinciale désuète sur le travail et les normes d’emploi.

Parmi d’autres changements, la loi 17 rendra plus facile aux travailleurs et travailleuses de l’Alberta d’exercer leur droit de se syndiquer, aidera les syndicats à négocier collectivement et permettra aux travailleurs et travailleuses qui sont malades, qui prennent soin d’un membre de leur famille ou qui font l’objet de violence conjugale d’accéder à des congés sans craindre de perdre leur emploi. De plus, elle abrogera l’article de la Loi sur les normes d’emploi qui permettait de verser moins que le salaire minimum aux personnes ayant un handicap.

Cette semaine, l’Ontario a annoncé ses propres amendements, qui comprennent la garantie d’un salaire égal à travail égal pour les personnes travaillant à temps partiel et l’amélioration de la programmation du travail et des congés, soit tant des vacances que des congés pour obligations personnelles des travailleurs et travailleuses vivant une urgence familiale.

« Nous sommes très heureux de voir apporter ces changements pour aider les travailleurs et les travailleuses à joindre les deux bouts, à concilier les obligations professionnelles et familiales et à se syndiquer », a dit M. Yussuff.

M. Yussuff a affirmé que le CTC a hâte de collaborer avec les gouvernements de l’Alberta et de l’Ontario pour procéder à d’autres améliorations assurant l’accès à l’équité des travailleurs et travailleuses et de leurs familles. Il a incité d’autres provinces à relever le défi de moderniser leur législation sur le travail et l’emploi.

« Les heures de travail imprévisibles, l’insuffisance de l’accès à des congés de maladie et à des vacances, les obstacles à la syndicalisation et les salaires si bas que des personnes travaillant à plein temps vivent dans la pauvreté sont des problèmes pressants et répandus. L’Alberta et l’Ontario ont relevé le défi de s’y attaquer et il est temps que le reste du pays en fasse autant », a déclaré M. Yussuff.