Le Canada doit investir judicieusement pour l’avenir et non multiplier les P3

4 novembre 2016

Dans l’énoncé économique publié mardi, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il donne la priorité à l’investissement dans l’infrastructure pour favoriser la croissance à long terme. Or, bien que les investissements dans les transports en commun, l’infrastructure verte et les collectivités rurales et nordiques soient les bienvenus, il y a lieu de s’inquiéter de la négligence de l’investissement dans l’air pur, l’eau propre, le logement social et les services de garde à l’enfance.

« Nous appuyons les priorités que le gouvernement continue à financer dans le cadre de son plan d’infrastructure. L’investissement dans les transports en commun peut réduire la congestion routière et les émissions ainsi qu’accroître la productivité et le bien-être », déclare Hassan Yussuff, président du CTC.

« Cependant, l’investissement dans l’air pur et l’eau propre est d’une importance critique pour la santé et le bien-être de tous au Canada. L’investissement dans le logement social et les services de garde à l’enfance est grandement nécessaire et aiderait à créer de bons emplois », ajoute M. Yussuff.

Le gouvernement a également annoncé la création d’une Banque de l’infrastructure du Canada (BIC). Il y affectera 15 millions de dollars de son budget d’infrastructure et espérera attirer de 4 $ à 5 $ de financement privé par dollar public investi.

« Nous avons de vives inquiétudes au sujet de l’investissement privé dans l’infrastructure publique. Il fait passer des infrastructures telles que les ponts et les autoroutes à péage avant l’air pur et l’eau propre » indique M. Yussuff.

Dans son rapport de 2014, la vérificatrice générale de l’Ontario a conclu que la plupart des projets en P3 se sont révélés plus coûteux à la fois pour le gouvernement (p. ex., dépassements des coûts) et pour les consommateurs et consommatrices (frais d’utilisation et droits de péage) et qu’ils font baisser la qualité des services.

M. Yussuff dit qu’il est curieux que le gouvernement fédéral crée une banque pour faciliter les emprunts publics au secteur privé alors que le gouvernement fédéral peut lui-même emprunter à des taux d’intérêt qui n’ont jamais été plus bas.

« Le Canada a besoin d’investissements dans la transformation industrielle verte et non de nouveaux partenariats public-privé qui en donnent moins pour leur argent aux travailleurs et travailleuses et aux collectivités. J’espère sincèrement que le gouvernement profitera de l’occasion pour investir dûment dans l’avenir du Canada », conclut M. Yussuff.