Tous les travailleurs et travailleuses méritent de pouvoir exercer leur liberté de religion sans discrimination
Les syndicats du Canada ont été déçus par la récente décision de la Cour supérieure du Québec sur la Loi 21, qui interdit à certaines personnes en position d’autorité dans le secteur public de porter au travail des signes religieux tels que le yarmulke juif, le turban sikh et le hijab musulman.
La Cour a indiqué que la Loi viole la Charte canadienne des droits et libertés parce qu’elle nuit à l’exercice du droit à l’enseignement dans la langue de la minorité linguistique et du droit démocratique de faire partie de la législature provinciale. C’est pourquoi la Cour, bien qu’elle ait maintenu la majeure partie de la Loi, exempte certaines personnes de son application. Cependant, il ne s’agit que des personnes travaillant pour les commissions scolaires anglophones et des personnes élues à l’Assemblée nationale.
Les syndicats du Canada accueillent toute exemption à cette loi inéquitable, mais la décision laisse des milliers de travailleurs et travailleuses continuer à risquer de se faire interdire l’accès à l’emploi ou de perdre leur emploi simplement en raison de leurs convictions religieuses.
Sous prétexte d’assurer la neutralité religieuse, la Loi 21 prive des travailleurs et travailleuses de leur dignité et de leur libre arbitre en raison d’une discrimination et d’une coercition sanctionnées par l’État car ils doivent choisir entre l’emploi et leur religion.
« L’égalité ne se pratique pas qu’à moitié—à défaut d’une pleine égalité, il n’y a pas d’égalité », déclare Hassan Yussuff, président du CTC. « Toutes les personnes vivant au Québec devraient avoir les mêmes droits et libertés, quelles que soient leurs caractéristiques personnelles, y compris leur confession religieuse. »
La décision de la Cour crée un précédent rétrograde en réduisant les libertés de culte dont devaient jouir tous les Canadiens et les Canadiennes et elle menace de balayer des droits de la personne gagnés au prix de décennies de dure lutte.
Bien que la Loi 21 s’applique à toutes les religions, ce sont surtout les communautés musulmanes qui en paient le prix depuis son entrée en vigueur, et la décision de la Cour de ne pas l’invalider entièrement transmet un dangereux message au Québec—province où le sentiment antimusulman et les discours haineux continuent de croître. Il y a à peine quatre ans, un homme a ouvert le feu dans une mosquée de Québec, tuant six fidèles et en blessant de nombreux autres.
Les syndicats du Canada continuent à défendre les droits de la personne de tous les travailleurs et travailleuses affectés par la Loi 21. Les gens ne devraient pas avoir à choisir entre l’exercice de la profession de leur choix et l’exercice de leur foi.
Le mouvement syndical continuera à travailler avec les gouvernements de tous les ordres à la lutte contre la discrimination et à la promotion de lieux de travail et de communautés plus sécuritaires et plus équitables pour tous.