Un pas de plus vers la création d’une assurance-médicaments universelle pour les Canadiens
Ottawa, ON – Le Canada n’a jamais été aussi près d’obtenir un régime public universel d’assurance-médicaments. La Loi sur l’assurance médicaments, présentée au Parlement en février 2024, a été adoptée hier soir. Ce cadre fournira une couverture immédiate pour les médicaments contre le diabète et les contraceptifs, ouvrant la voie à l’élargissement de la couverture de tous les médicaments essentiels pour tous les habitants du Canada.
« Ce fut possible grâce aux alliés et militants syndicaux qui œuvrent inlassablement depuis des décennies pour la création d’une assurance-médicaments, déclare Siobhan Vipond, vice-présidente exécutive du Congrès du travail du Canada. Cette législation permettra aux travailleuses et travailleurs et aux employeurs d’économiser de l’argent, réduisant ainsi le fardeau financier causé par un système d’assurance morcelé. C’est un pas vers l’obtention de meilleurs soins de santé, en réduisant la pression exercée sur notre système de santé en évitant les visites coûteuses à l’hôpital et aux médecins », ajoute madame Vipond.
Chaque année, un million de Canadiens et de Canadiennes doivent choisir entre acheter les nécessités de base ou leurs médicaments. Par exemple, les médicaments pour le diabète de type 2 peuvent coûter jusqu’à 10 000 $ par année, et les contraceptifs oraux coûtent 240 $ par année.
Le projet de loi C-64, Loi concernant l’assurance médicaments, établit un cadre pour un régime universel d’assurance-médicaments à payeur unique. Cette réalisation, qui résulte de l’influence du NPD dans un parlement minoritaire et de la collaboration avec le ministre de la Santé Mark Holland, est l’amélioration la plus importante apportée aux soins de santé au Canada depuis l’instauration de l’assurance-maladie publique.
Pour le moment, le chef conservateur Pierre Poilievre n’a toujours pas pris d’engagement quant à savoir si un gouvernement conservateur démantèlerait des programmes comme les soins dentaires et l’assurance-médicaments.
« Les conservateurs s’opposent systématiquement aux investissements dans les services de garde d’enfants, les soins de santé publics et l’assurance-médicaments, se rangeant souvent du côté des intérêts des PDG de Bay Street et des lobbyistes patronaux. Et ils continueront de soutenir les grandes sociétés pharmaceutiques au lieu des besoins des familles canadiennes », ajoute Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « L’assurance-médicaments offrira de meilleurs soins de santé à des millions de Canadiens, allègera leur situation financière et leur donnera les moyens de mieux contrôler leur santé sexuelle et reproductive », affirme-t-elle.
Si l’on veut assurer la réussite de l’assurance-médicaments, l’appui des provinces est primordial. Avec le régime actuel d’assurance-médicaments hybride du Québec, qui combine une couverture publique et privée, les coûts des médicaments sont encore inabordables pour de nombreuses personnes. Cette approche morcelée profite aux compagnies d’assurance et aux grandes sociétés pharmaceutiques en maintenant les marges bénéficiaires élevées. Un régime d’assurance-médicaments exhaustif qui privilégie les besoins des individus plutôt que les profits est la voie à suivre.
Les travailleuses et les travailleurs de partout au pays nous disent constamment que l’assurance-médicaments est d’une importance capitale pour eux et leurs familles. Le message est sans équivoque : les décisions en matière de soins de santé doivent être prises entre vous et votre médecin, et non dictées par votre situation financière.
Les syndicats du Canada demandent au Sénat d’adopter rapidement le projet de loi C-64, qui permettra d’améliorer les soins de santé pour des millions de personnes, d’alléger le fardeau financier des familles et de veiller à ce que les Canadiens et Canadiennes aient le contrôle sur leur santé sexuelle et reproductive.