Prise en charge des psychothérapies par les provinces et les territoires

5 octobre 2017

La plupart des services offerts par les psychologues, les travailleuses et travailleurs sociaux et les psychothérapeutes ne sont pas couverts par l’assurance-maladie. Les régimes de santé provinciaux et territoriaux couvrent les services de certains professionnels de la santé mentale, notamment les psychiatres et les thérapeutes en milieu hospitalier (p. ex. un travailleur social exerçant dans une clinique de jour).

Les personnes voulant suivre une thérapie gratuitement doivent consulter des médecins de famille, qui peuvent ou non être correctement formés à soigner les troubles mentaux ou les maladies mentales, attendre longtemps pour voir quelqu’un dans le système public, ou consulter des thérapeutes du secteur privé—à condition d’en avoir les moyens : le coût d’une séance de psychothérapie dans le privé atteint facilement 80 $ à 250 $ de l’heure.

Dans d’autres pays tels que la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Australie, les traitements de psychothérapie sont couverts au moins partiellement par le système de santé public. Au Québec, la Coalition pour l’accès à la psychothérapie, qui réunit des médecins, des avocats et des chercheurs, réclame un régime d’assurance public qui couvre les frais de traitement.

En 2015, un article du Globe and Mail écrit en défense de la couverture des traitements psychothérapeutiques par les régimes publics signalait que : « Les recherches ont démontré que la psychothérapie est aussi efficace que les médicaments, voire davantage dans certains cas. La psychothérapie est souvent plus efficace pour empêcher ou prévenir les rechutes, réduire le nombre de consultations médicales ou le recours aux services d’urgence. Ce type de traitement est plus rentable à long terme ».

Il est reconnu qu’une bonne relation entre client et praticien joue un rôle important dans la guérison. Selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), la relation représente 30% du processus de guérison. Un document du CAMH déclare que « la chaleur, l’empathie, la compassion et l’attitude non critique que le ou la thérapeute apporte à la relation avec un client » sont essentiels au rétablissement.

Nous pouvons faire campagne pour que les avantages santé des travailleuses et des travailleurs soient étendus au remboursement des psychothérapies. Cependant, la plupart des régimes de santé ne couvrent qu’un nombre très limité de séances ou offrent un seuil de remboursement très bas. Élargir la couverture santé a peu de chance de faire une grosse différence. Nous devons faire campagne pour permettre à tous de suivre ces traitements.

La santé mentale, les troubles mentaux et les maladies mentales sont complexes. Les médicaments sont un volet de la solution et la psychothérapie peut donc en être un autre. La population canadienne dépense environ un milliard de dollars par an en frais de consultations privées chez les psychologues, dont un tiers n’est pas remboursé. La psychothérapie est un traitement de choix pour améliorer et maintenir une bonne santé mentale. Elle ne devrait pas être réservée aux bénéficiaires de régimes de santé généreux ou aux personnes qui en ont les moyens.