Que faire?
Que faire si vous avez relevé des indices selon lesquels un membre fait peut-être l’objet de violence conjugale?
Une fois que vous avez reconnu des indices de violence conjugale, le plus important est de comprendre que l’isolement est la base des relations de violence. Il arrive trop souvent que des témoins de violence relèvent les indices et les risques mais finissent par ne rien faire parce qu’ils croient que c’est une affaire privée. À mesure que les situations de violence s’intensifient, l’isolement de toutes les personnes intéressées s’accroît. Or, plus l’isolement est grand, plus le risque de blessure grave est grand.
Demandez de l’aide et des conseils pour vous-même, et partagez vos craintes avec une personne de votre lieu de travail qui a reçu une formation à l’égard de la violence conjugale ou un organisme communautaire qui possède les compétences nécessaires. Si votre lieu de travail ne comprend pas d’expert, songez à obtenir vous-même la formation nécessaire.
Abordez le membre que vous soupçonnez d’être une victime de violence avec un souci et une compassion légitimes. Votre rôle NE CONSISTE PAS à régler le problème; vous êtes appelé à assurer un soutien. Trouvez un juste milieu entre la négligence des indices et le désir de régler le problème. Vous voudrez être « aux côtés » de la victime.
Rappelez-vous toujours que les indices ne signifient pas nécessairement qu’une personne fait l’objet de violence. Ne tirez jamais des conclusions hâtives.
Réponses utiles si un membre signale de la violence
- « Je te crois »
- « Ce n’est pas ta faute »
- « Tu me tiens à cœur »
- « Je me soucie de ta sécurité »
- « Je t’appuierai quelle que soit ta décision »
- Offrez d’accompagner le membre pour aller parler à son supérieur ou à un expert communautaire
- Disposez d’information prête à diffuser sur les moyens d’obtenir de l’aide au travail et dans la collectivité
- Traitez de l’importance de la planification de la sécurité – assurez le membre qu’il y a des professionnels qui peuvent lui être utiles, y compris le refuge local pour femmes ou la coordinatrice ou le coordinateur de la police locale en matière de violence conjugale
- Assurez le membre que vous l’aiderez à parler à l’employeur des mesures d’adaptation spéciales qu’il peut prendre et rappelez-lui que l’employeur est obligé d’assurer la sécurité de tous au travail.
Comment peut-on dépasser l’hésitation à parler de violence conjugale au travail?
Il peut être difficile de parler de la violence conjugale. Voici des points dont il est utile de tenir compte quand vous soupçonnez qu’une personne peut subir les effets de la violence conjugale au travail mais que vous hésitez à aborder la question :
Si vous trouvez que cela ne vous regarde pas…
…dites-vous qu’une relation de violence ne fera qu’empirer avec le temps.
Si vous ne savez pas quoi dire…
…commencez par exprimer sincèrement votre inquiétude et votre compassion et ensuite appliquez-vous à bien écouter.
Si vous craignez d’envenimer la situation…
…rappelez-vous que l’inaction fait augmenter les risques pour tous.
Si vous craignez de faire l’objet de violence au travail parce que vous vous êtes prononcé…
…vous pouvez toujours demander de l’aide à des personnes-ressources et signaler toute menace à la police. Rappelez-vous que les employeurs ont l’obligation d’assurer la sécurité des lieux de travail.
Si vous vous souciez de maintenir la confidentialité au travail…
…visez toujours à établir un équilibre entre la confidentialité et la sécurité. Puisque la sécurité au travail est prescrite par la loi, vous devez prendre toutes les précautions raisonnables pour protéger les travailleuses et les travailleurs.
Que dire si un membre nie la violence?
La victime de violence peut avoir beaucoup de difficulté à demander de l’aide et elle peut craindre son agresseur ou vouloir le protéger. Si un membre nie la violence et que vous demeurez inquiet :
- Rappelez-lui qu’il peut venir vous parler en tout temps
- Indiquez-lui les indices et les facteurs de risque que vous avez relevés (vous voudrez peut-être aussi lui signaler l’existence du présent site Web)
- Restez compatissant; n’exprimez pas de frustration, d’impatience ou de colère.
Bien qu’il puisse être difficile de respecter les décisions des autres, le choix de la victime est toujours le plus important. Vous voudrez peut-être aborder un supérieur ou un spécialiste en milieu de travail et lui dire « c’est peut-être pour rien, mais je m’inquiète de… ».
Si vos craintes sont immédiates et qu’il y a des signes de risque élevé, appelez la police.
Quelle est mon obligation de signaler la violence conjugale au travail?
L’obligation légale de signaler la violence conjugale au travail varie selon la législation provinciale ou territoriale sur la santé et la sécurité au travail au Canada.
Dans un même ordre d’idées, les lieux de travail et les syndicats ont différentes politiques sur la déclaration de la violence conjugale.
Cependant, tous les employeurs ont pour obligation d’assurer la sécurité au travail.
Comment puis-je aider le membre à accéder aux ressources?
Il est extrêmement important d’aider le membre à trouver les soutiens disponibles en matière de violence conjugale dans votre milieu de travail et votre collectivité.
Chaque lieu de travail devrait avoir un répertoire des experts du lieu de travail et des ressources de la collectivité en matière de violence conjugale. En l’absence de pareil répertoire, veuillez consulter les liens et ressources sur la violence conjugale pour obtenir une liste des refuges, des lignes d’écoute et des différentes organisations qui se vouent à venir en aide aux personnes affectées par la violence conjugale.
Si le membre y consent, mettez-le en communication avec la coordinatrice ou le coordinateur de la police locale en matière de violence conjugale.
Si vous ou une personne que vous connaissez courez un risque imminent, composez le 911.
Que fais-je si je soupçonne qu’un membre est l’auteur de violence conjugale?
Si l’on néglige les indices selon lesquels un membre peut avoir un comportement violent, le milieu de travail demeure dangereux pour tous.
Si vous avez relevé des indices et des facteurs de risque, vous devriez :
- Choisir une heure et un lieu appropriés pour aborder l’agresseur pendant qu’il est calme
- Lui indiquer sans détour et calmement ce que vous avez observé. Tenez-vous toujours aux faits.
- Lui indiquer qu’il est responsable de son comportement – ne le jugez pas en tant que personne
- Ne valider aucune tentative de jeter la pierre à d’autres
- Indiquer à l’agresseur que son comportement doit cesser
- Ne pas tenter de l’obliger à demander de l’aide ou à changer
- Exprimer votre souci du bien-être de la victime, de ses enfants et de l’agresseur lui-même
- Vous abstenir de vous disputer avec lui au sujet de son comportement violent car cela risquerait de rendre la situation encore plus dangereuse
- Appeler la police si la victime ou ses enfants sont en danger
Si l’agresseur nie son comportement violent :
- Rappelez-lui que vous vous souciez du bien-être de la victime, de leur famille et de l’agresseur
- Gardez la communication ouverte et donnez-lui des possibilités ou des ressources d’aide
- S’il se dégage de sa responsabilité, minimise la situation ou blâme la victime, soulignez que le comportement n’est pas acceptable.
Que faut-il faire si la victime et l’agresseur sont des membres?
Il y a lieu de prendre toutes les mesures d’adaptation possibles pour que la victime se sente en sécurité au travail. Cela signifie que des dispositions peuvent être prises afin que la victime et l’agresseur ne travaillent pas ensemble (adaptation des horaires, changement de lieux).
Si l’agresseur risque de se voir imposer des sanctions disciplinaires ou de perdre son emploi, le devoir légal de représentation juste peut exiger que le syndicat le représente.
Rappelez-vous toujours que la violence conjugale n’est pas une « lutte » entre deux membres. Bien que les deux membres méritent une représentation juste, il faut faire savoir à l’agresseur que son comportement est inacceptable et ne sera pas toléré.