Allons de l’avant

Des chefs syndicaux internationaux affirment leur appui aux syndicats et au peuple palestiniens

11 juin 2024

Cette semaine, des dirigeants de sept fédérations syndicales internationales (FSI) et de la Confédération syndicale internationale (CSI) se sont rendus à Ramallah pour manifester leur solidarité aux syndicats de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ces organisations représentent des personnes travaillant dans presque tous les secteurs de l’économie mondiale et ont plus de 200 millions de membres dans plus de 150 pays. De concert avec leur affiliés palestiniens et d’autres, ces FSI et tous les membres du Conseil des Syndicats mondiaux (CGU) se sont engagés à intensifier les efforts faits pour aider les syndicats locaux à traverser cette période difficile pour les travailleurs et travailleuses et à jouer leur rôle de facteurs clés de changement en Palestine.

La délégation, qui comprenait les secrétaires généraux de la CSI et des FSI ainsi que de nombreux dirigeants syndicaux principaux du monde entier, a rencontré des représentants de la Fédération générale des syndicats de Palestine (FGSP) et des dirigeants syndicaux représentant les travailleurs et travailleuses de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Elle a aussi rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas, le premier ministre Mohammad Mustapha et plusieurs ministres gouvernementaux pendant la mission du 28 au 30 mai 2024. Plusieurs syndicats mondiaux collaborent déjà étroitement avec leurs collègues palestiniens, tous engagés à appuyer la lutte des travailleurs et travailleuses de Palestine.

La délégation a indiqué clairement ce qui suit : « nous exprimons notre solidarité à l’égard des syndicats et des travailleurs palestiniens en ces temps difficiles. Nous nous inquiétons grandement de la grave crise humanitaire que vit la population de la bande de Gaza et nous épaulons les Palestiniens, les Israéliens et les gens du monde entier qui appellent à la paix, à l’égalité et à la justice ».

Les priorités immédiates doivent comprendre un cessez-le-feu immédiat et permanent et le plein respect du droit humanitaire international, l’accès immédiat à l’aide humanitaire, la libération de tous les otages et les autres personnes détenues sans qu’ait été suivie une procédure judiciaire appropriée et le retour chez eux en sécurité de tous les travailleurs et travailleuses piégés par le conflit.

La délégation a rappelé la politique de longue date de la CSI et d’autres syndicats mondiaux en faveur d’une solution à deux États et de l’appel à une paix juste et durable par la pleine mise en œuvre des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU pour faciliter un avenir économique valable dans une Palestine indépendante. Cela comporte la fin de l’occupation de la Cisjordanie, le démantèlement de toutes les colonies illégales et la reconnaissance des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale d’un État palestinien.

La délégation a incité les gouvernements à rétablir et à accroître le financement de l’UNRWA. « Le rôle de l’UNRWA est crucial pour la prestation de services essentiels et le soutien des Palestiniens à un moment où ils en ont le plus besoin. »

« Nous sommes venus renforcer et approfondir notre engagement à l’égard des travailleurs et travailleuses palestiniens et de leurs syndicats – nous faisons tous partie de la même grande famille. Notre objectif est d’instaurer une Palestine démocratique et souveraine, vivant en paix et en sécurité justes et durables aux côtés d’Israël. Nous savons que les syndicats sont un élément essentiel de toute démocratie et que des syndicats indépendants forts et démocratiques seront un des principaux facteurs de l’atteinte de cet objectif en Palestine. »

La délégation a indiqué qu’elle avait entendu d’émouvants témoignages de Palestiniens qui avaient payé un prix terrible pendant la guerre en cours. Outre la réalité déchirante des destructions et des pertes de vies dans la bande de Gaza, nous avons entendu parler de la violence des colons et de restrictions des droits de la personne tels que la liberté de circulation ainsi que de difficultés économiques en Cisjordanie.

Néanmoins, ce qui ressort, c’est l’engagement à l’égard du syndicalisme et de son potentiel d’aider à un juste règlement dans le chaos plus large de ce conflit.

« Notre responsabilité de syndicalistes mondiaux est de nourrir ce sentiment, et nous appelons le mouvement syndical mondial à mettre en pratique ses principes de paix, d’humanité, de démocratie et de solidarité. Il peut y arriver notamment en continuant à investir dans un dialogue constructif avec les syndicats tant d’Israël que de Palestine qui reconnaissent le rôle critique qu’ils sont appelés à jouer dans leurs sociétés respectives. »

« Les organisations syndicales internationales n’oublieront ni ne délaisseront leurs consœurs et confrères de Palestine. Nous redoublerons d’efforts pour soutenir vos syndicats et vous soutenir. Les syndicats sont restés constants – démocratiques, enracinés dans leurs communautés et bien équipés pour apporter un soutien concret pendant la reconstruction, qui devrait intégrer les principes du travail décent et des services publics de qualité. »

De nombreux syndicats internationaux ont déjà apporté une aide importante aux travailleurs et travailleuses par l’intermédiaire des syndicats de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. L’Internationale de l’éducation a fourni une aide financière à plus de 1 000 enseignants en Palestine et des abris à plus de 5 000 enfants à Rafah. La Fédération internationale des journalistes apporte un soutien direct aux reporters de la bande de Gaza et gère un centre de solidarité doté d’un espace de travail et d’équipements à Khan Younis. La Fédération internationale des ouvriers du transport et l’Internationale des services publics ont toutes deux lancé des fonds de solidarité pour apporter une aide immédiate et un soutien à plus long terme aux travailleurs et travailleuses palestiniens des transports et des services publics et à leurs familles. L’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois a fourni une aide humanitaire et des abris aux travailleurs de la construction et à leurs familles.

La délégation a conclu : « Les syndicats font partie du mouvement mondial pour la paix. Nous défendons la paix au même titre que des valeurs aussi importantes que la démocratie et l’humanité. C’est pourquoi nous sommes ici. »