Le gouvernement fédéral annonce des modifications positives à la réglementation sur les prix des médicaments
Les syndicats du Canada applaudissent l’annonce faite aujourd’hui par le gouvernement fédéral, de nouvelles mesures mettant à jour la réglementation canadienne sur les prix des médicaments.
« De nombreux médicaments d’importance vitale ne sont pas abordables. Le nouveau cadre protégera mieux la population canadienne contre la montée en flèche des prix des médicaments en réduisant le coût des médicaments brevetés », déclare Hassan Yussuff, président du CTC. « C’est un progrès en vue de l’établissement d’un régime public universel d’assurance-médicaments au Canada. »
Actuellement, le Canada comparer ses prix avec ceux des É.-U. et de la Suisse — deux pays où les prix sont parmi les plus élevés du monde — afin de fixer les prix maximaux des médicaments brevetés. La nouvelle réglementation n’exige plus la prise en compte des prix des É.-U. et de la Suisse, permettant plutôt au Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) d’établir les prix maximaux des médicaments brevetés en se fondant sur les prix pratiqués dans des pays où l’économie et le système de santé ressemblent à ceux du Canada.
Le cadre mis à jour assure une meilleure reddition de comptes sur les prix des médicaments, y compris les prix marqués et les rabais accordés à des tierces parties telles que les compagnies d’assurance. Le CEPMB sera habilité à déterminer si les prix des médicaments correspondent à la valeur qu’ont ceux-ci pour les patients et pour le système de santé.
Le cadre qu’emploie actuellement le CEPMB ne lui a pas permis de protéger la population canadienne contre les prix excessivement élevés pratiqués à l’égard des médicaments brevetés au cours des 30 dernières années. Depuis 1987, les prix des médicaments sur ordonnance ont augmenté au Canada au taux annuel moyen de 7,3 %, soit trois fois le taux d’inflation.
« Les prix des médicaments brevetés du Canada comptent parmi les plus élevés du monde parce que la réglementation antérieure permettait aux grandes sociétés pharmaceutiques de fixer leurs prix en se fondant sur des évaluations de marché plutôt que sur la capacité de payer des individus », dit M. Yussuff.
« Les grandes entreprises pharmaceutiques ont continué à manquer à leur promesse d’investir 10 % de leur chiffre d’affaires dans la recherche-développement chaque année, et d’offrir de nouveaux médicaments présentant des avantages thérapeutiques nouveaux considérables pour les Canadiennes et les Canadiens », ajoute M. Yussuff.
En 2017, les investissements des grandes sociétés pharmaceutiques ont été plus faibles qu’ils ne l’avaient été depuis 30 ans — à peine 4,6 % — et neuf sur dix des nouveaux médicaments brevetés ne présentaient que peu sinon pas d’amélioration de la valeur thérapeutique par rapport aux produits existants.