
Le militantisme des travailleurs juifs est essentiel dans la lutte contre la discrimination au Canada
La communauté juive a joué un rôle important dans l’histoire des syndicats au Canada et un rôle essentiel dans la lutte pour la justice sociale et la défense des droits des travailleurs. Devant la hausse des incidents liés à l’antisémitisme et à la haine, les syndicats canadiens restent déterminés à lutter contre l’antisémitisme, la haine et la discrimination.
« Les militants de la communauté syndicale juive ont reconnu très tôt la nature interdépendante de toutes les luttes contre la discrimination et l’importance de se rassembler entre communautés pour lutter ensemble contre ce fléau. Nous devons tous suivre ce modèle alors que nous continuons à nous opposer à la marée montante de l’antisémitisme au Canada, a déclaré Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada (CTC). Nous exprimons notre solidarité et notre soutien aux travailleurs et aux membres de la communauté juive. »
En 1936, la branche canadienne du Jewish Labour Committee (JLC) a été fondée, sur le modèle du Jewish Labour Committee américain. Le JLC représente des syndicats comptant un nombre important de membres juifs, notamment le Syndicat des travailleurs amalgamés du vêtement, le United Cap, Hat and Millinery Workers’ Union et l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames.
Dans les années 1940, les militants de la communauté juive au Canada se sont principalement attachés à aider les survivants de l’Holocauste qui avaient immigré au Canada et à militer en faveur de l’admission des réfugiés juifs arrivant au Canada en provenance d’Europe. Dans les années qui ont suivi, les militants ont orienté leurs efforts vers la lutte contre l’antisémitisme systémique dans l’ensemble du Canada, notamment au travail et dans le mouvement syndical. Au Canada, à l’époque, les Juifs étaient exclus de nombreuses universités, lieux de travail et autres institutions, y compris les associations professionnelles et les banques.
En 1947, dans le cadre des efforts déployés par le comité pour lutter contre cette discrimination, le directeur national du JLC, Kalmen Kaplansky, a fait pression avec succès pour déposer une motion anti-discrimination au Congrès canadien du travail (CCT). Cette motion, qui a été adoptée, appelait à une action forte dans « la lutte pour la pleine égalité de tous les peuples, sans distinction de race, de couleur, de croyance ou d’origine nationale ». L’année suivante, alors que le JLC commence à élargir le champ de ses activités, considérant que la lutte contre l’antisémitisme est liée à la lutte plus large contre la haine et les préjugés, M. Kaplansky crée un comité permanent sur la tolérance raciale.
Dans les années 1950, des militants juifs ont participé à la lutte contre le racisme et la discrimination à l’égard des personnes noires à Dresde, en Ontario, où de nombreux restaurants et entreprises excluaient les résidents noirs de leurs services. L’Association des libertés civiles de Toronto a pris la tête d’une coalition de 35 organisations de défense des droits de la personne, de groupes de femmes, de syndicats et de groupes ethnoculturels, dont le Congrès juif canadien, pour réclamer que les entreprises locales qui demandent une licence soient soumises à une obligation de non-discrimination. En ce Mois du patrimoine juif, prenez le temps d’en apprendre davantage sur l’histoire et le travail du Jewish Labour Committee en cliquant ici (en anglais seulement).