
Les syndicats canadiens saluent la reconnaissance de l’État palestinien et appellent à davantage d’actions
Lettre ouverte de Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada, au premier ministre Mark Carney
Monsieur le Premier ministre,
Au nom des syndicats du Canada, je vous écris au sujet de la situation innommable à Gaza et de ce qui ne peut qu’être qualifié de génocide. L’attaque terroriste du 7 octobre par le Hamas constitue une atrocité. Le châtiment collectif infligé à des millions de Palestiniens et Palestiniennes en réponse à cet attentat est un crime d’une ampleur historique.
En juin, les syndicats du Canada ont demandé à votre gouvernement de prendre plusieurs mesures pour mettre fin à l’horreur en cours à Gaza. La première est la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État.
Au nom du Congrès du travail du Canada et des plus de trois millions de travailleuses et travailleurs que nous représentons, je tiens à saluer votre récente annonce selon laquelle le Canada reconnaîtra l’État de la Palestine. La reconnaissance de la Palestine ne peut être une récompense accordée à l’issue des négociations. C’est une condition préalable au début d’un véritable processus de paix. Face aux énormes souffrances humaines, il est important de voir que le Canada se réengage à l’égard des principes du droit international, de la dignité humaine et de la paix. Merci.
La reconnaissance de l’État palestinien est un premier pas décisif en ce sens, mais elle ne suffira pas à elle seule à mettre fin aux souffrances à Gaza.
Près de 22 mois après le début de cette guerre, on dénombre plus de 60 000 Palestiniens morts, dont plus de 15 000 enfants. Les 2,1 millions de Palestiniens de Gaza doivent faire face à la famine et à des bombardements aveugles. Trois millions de plus en Cisjordanie sont victimes quotidiennement d’humiliations, de violences et d’une campagne systémique de confiscation des terres et d’expansion des colonies.
Le Canada doit prendre des mesures additionnelles en vue de la reconnaissance de l’État palestinien afin de mettre fin aux souffrances à Gaza et de parvenir à un règlement pacifique. Les syndicats canadiens ont exposé ces étapes dans notre lettre de juin.
Enfin, le Canada doit s’efforcer de Renforcer la démocratie pour instaurer la paix dès maintenant. Le Hamas ne sera pas vaincu par Netanyahu. Le Hamas ne sera vaincu que par le peuple palestinien, s’il a l’espoir d’un avenir libre et pacifique, avec des emplois décents et une sécurité sociale et économique.
Le peuple palestinien a besoin d’autonomie. Il a besoin de droits. Il a besoin de reconnaissance. Israël exige à juste titre des garanties de sécurité, et cette exigence doit être satisfaite. Mais la paix ne peut se construire par l’oppression.
Je partage également cette lettre ouverte de Luc Triangle, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), publiée plus tôt cette semaine. La CSI défend les intérêts des travailleurs et des travailleuses du monde entier et compte parmi ses affiliés Histadrout d’Israël et la Fédération générale des syndicats palestiniens (PGFTU). Le CTC est membre de la CSI et soutient les appels à l’action contenus dans cette lettre.
Monsieur le Premier ministre, le Canada a une occasion et une responsabilité d’être une force œuvrant pour la paix. Je vous remercie de votre engagement en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien. Il y en a qui chercheront à affaiblir le consensus international croissant qui veut que l’horreur en cours à Gaza cesse. Il est important de demeurer intransigeant face à cette pression. Notre engagement à l’égard de la diplomatie, du droit international et des droits de la personne doit orienter nos actions en vue d’un règlement juste et durable.