Les syndicats du Canada marquent la Journée du souvenir trans
Cette année, les syndicats du Canada marquent la Journée du souvenir trans en incitant le gouvernement fédéral à mettre en œuvre une interdiction de la thérapie de conversion.
La thérapie de conversion vise à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre de la personne. C’est une pratique dommageable qui nuit aux personnes LGBTABI et qui renforce les mythes et les stéréotypes.
« La thérapie de conversion est une pratique cruelle et dangereuse qui stigmatise les communautés LGBTABI. Il faut y mettre fin », déclare Larry Rousseau, vice-président exécutif du CTC. « Les syndicats du Canada sont favorables à l’adoption de fortes dispositions législatives (disponible uniquement en anglais) aidant à protéger les personnes LGBTABI contre le traumatisme et les dommages permanents que la thérapie de conversion peut infliger ».
Le gouvernement fédéral a déposé un projet de loi plus tôt cet automne pour interdire la pratique. Le projet de loi C-6 fait l‘objet d’un examen par le Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Le Yukon a interdit dernièrement la thérapie de conversion, devenant ainsi le seul territoire à imposer pareille interdiction. L’Ontario, la Nouvelle-Écosse et l’Î.-P.-É. ont déjà interdit la thérapie de conversion au niveau provincial.
La Journée du souvenir trans de cette année donne une importante occasion de mettre en évidence les degrés de violence démesurément élevés dont les communautés trans font l’objet. La transphobie et la violence transphobe avaient déjà atteint des proportions de crise avant la pandémie de la COVID-19, et il est indéniable que la situation a empiré. Depuis le début de 2020, 350 meurtres de personnes trans et de genre divers ont été signalés à l’échelle du globe.
Selon le rapport le plus récent sur la santé et le bien-être des personnes trans et non binaires racialisées au Canada, 72 % des personnes répondantes avaient fait l’objet de harcèlement verbal au cours des 5 dernières années, 45 % s’étaient fait harceler au travail ou à l’école et 73 % craignaient de se faire arrêter ou harceler par la police ou le personnel de sécurité en raison de leur identité de genre.
« Les syndicats du Canada sont appelés à jouer un rôle critique dans l’atténuation de ces statistiques terrifiantes », dit M. Rousseau. « Nos lieux de travail et nos syndicats ne sont pas à l’abri de la transphobie, mais nous pouvons contribuer à la lutte contre la violence transphobe. »
Le CTC a établi le guide intitulé Travailleuses et travailleurs en transition pour favoriser le respect des droits des personnes trans en milieu de travail.
Plusieurs victoires importantes ont été remportées ces dernières années dans la défense des droits des trans au Canada. En 2017, l’identité de genre a été intégrée à la Loi canadienne sur les droits de la personne en tant que motif de discrimination interdit. De plus, l’accessibilité de soutiens publics en matière d’éducation (disponible uniquement en anglais) et de santé mentale (disponible uniquement en anglais) a augmenté dans les différentes collectivités du pays.
Toutefois, il reste beaucoup de travail à accomplir pour défendre les droits et améliorer le bien-être des personnes trans au Canada. Par exemple, la capacité des trans d’exercer leurs droits varie selon la région et l’accès à des soins de santé nécessaires à la survie – comme l’hormonothérapie et la chirurgie d’affirmation de genre – n’est pas assuré à tous.
« Nous devons continuer à lutter pour sauver des vies de trans en milieu de travail, auprès de nos assemblées législatives provinciales et territoriales et sur la colline parlementaire. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde où nos camarades et amis se font harceler ou meurent en raison de leur identité de genre », ajoute M. Rousseau.
À cause de la pandémie mondiale de la COVID-19, de nombreuses veilles de la Journée du souvenir trans auront lieu sous forme virtuelle. Consultez la liste pour participer à un événement virtuel (disponible uniquement en anglais) afin de manifester votre solidarité.