Journée internationale des femmes : l’occasion d’investir dans les services de garde à l’enfance
« Nous devons ouvrir les portes et voir à ce qu’elles restent ouvertes pour que d’autres puissent passer. »
— Rosemary Brown
La Journée internationale des femmes (JIF) est née des luttes livrées par les femmes pour les droits du travail et le suffrage universel. Elle a été instaurée en 1909 par suite de la grève des travailleuses du vêtement déclenchée à New York l’année précédente.
Puisque les femmes comptent pour près de la moitié de la main-d’œuvre du Canada et que le nouveau gouvernement de ce pays a pour priorité de favoriser la parité hommes-femmes et les droits des femmes, il est temps de réfléchir aux défis que les femmes doivent encore relever au Canada et de s’atteler à la tâche de niveler les obstacles fondamentaux à la véritable égalité.
Bien que les femmes soient bien représentées au sein de la population active et des personnes bénéficiant d’une éducation postsecondaire, elles constituent une grande majorité des personnes occupant des emplois à temps partiel et précaires et elles sont surreprésentées dans les emplois sous-évalués et à bas salaire. Les femmes ayant un handicap, autochtones et racialisées doivent surmonter des obstacles supplémentaires, y compris des salaires encore plus bas et un taux de chômage plus élevé.
La promotion des droits des femmes au Canada exige de niveler les obstacles démesurés que doivent surmonter les groupes les plus vulnérables de femmes et de créer des programmes et des services permettant de s’attaquer aux racines systémiques de la discrimination et de l’inégalité.
Comme Rosemary Brown l’a dit un jour : « nous devons ouvrir les portes et voir à ce qu’elles restent ouvertes pour que d’autres puissent passer ».
Le fait que le Canada n’a pas de système universel de services éducatifs et de garde à l’enfance de qualité élevée demeure un des principaux obstacles à l’avancement des droits des femmes et à l’autonomisation économique des femmes.
Pour participer à la population active, bien des femmes et leurs familles ont besoin d’un milieu sûr dans lequel leurs enfants peuvent jouer, apprendre et croître. Cela leur ouvre la porte à l’emploi, à l’éducation et à l’avancement. Pourtant, seul un enfant de moins de cinq ans sur cinq a accès à des services de garde réglementés, et les frais de garde d’enfants dépassent les frais de scolarité universitaires dans la plupart des villes canadiennes.
Il y a quelques mois, le gouvernement fédéral a commencé à collaborer avec les provinces et les territoires à l’établissement d’un Cadre national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. Le Congrès du travail du Canada (CTC) incite les gouvernements de tous les ordres à fonder leurs négociations sur le Cadre commun qui a été établi par les principales organisations de promotion des services de garde à l’enfance du Canada et leurs alliés et qu’appuie le CTC.
Les gouvernements devraient fonder leurs discussions sur un engagement à créer des régimes de garde à l’enfance et adopter une politique commune axée sur des principes fondamentaux, reconnaissant particulièrement que la garde à l’enfance est un droit de la personne et un bien public plutôt qu’une marchandise. Les gouvernements doivent surtout s’engager à assurer un financement à long terme des services de garde à l’enfance.
Le prochain budget fédéral peut transmettre un fort message en prévoyant de modestes investissements immédiats dans les services de garde, y compris des paiements de transfert aux provinces et aux territoires à consacrer à des initiatives précises destinées à rendre abordables les services de garde à l’enfance, à perfectionner la main-d’œuvre de garde à l’enfance et à subvenir aux besoins de populations difficiles à desservir telles que les personnes ayant des horaires de travail atypiques, les collectivités rurales, les familles qui comprennent des enfants en bas âge ou des enfants ayant un handicap et les familles de réfugiés et de nouveaux venus.
De plus, le gouvernement fédéral devrait affecter des fonds aux collectivités autochtones pour qu’elles puissent établir, fournir et gérer des services répondant à leurs besoins et aspirations selon les recommandations de la Commission de vérité et de réconciliation.
Nous comptons tous sur des personnes qui comptent sur les services de garde à l’enfance. En cette JIF, ouvrons des portes et incitons les gouvernements à travailler ensemble pour bâtir un système universel de garde à l’enfance qui aidera les femmes à se lancer et à demeurer sur le marché du travail ainsi qu’à s’instruire et à recevoir la formation nécessaire pour obtenir de meilleurs emplois.
Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet du Cadre commun, rendez-vous à l’adresse http://acpsge.ca/2014/03/14/obtenez-les-dernieres-nouvelles/.