
Journée internationale des travailleuses et travailleurs domestiques
La Journée internationale des travailleurs domestiques, soit le 16 juin, marque l’adoption en 2011 de la Convention 189 de l’Organisation internationale du Travail intitulée Convention sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques. Le Congrès du travail du Canada s’est joint aux fédérations syndicales internationales pour militer en faveur de l’établissement de cette convention internationale. Son adoption a constitué un progrès historique en vue de la reconnaissance du fait que le travail domestique est un travail comme les autres et de l’instauration de protections fondamentales. Le Congrès du travail du Canada et ses affiliés incitent maintenant le gouvernement fédéral du Canada à ratifier la Convention 189 et à collaborer avec les provinces et les territoires pour voir à ce que notre législation sur le travail reconnaisse et protège les vulnérables travailleuses et travailleurs domestiques.
Puisque le Canada n’a pas de programmes suffisants de services de garde à l’enfance et de soins à domicile, de nombreuses familles canadiennes font appel à des travailleurs domestiques migrants pour qu’ils prennent soin d’enfants, d’être chers âgés et de personnes ayant un handicap. Ces travailleurs, qui sont habituellement des femmes racialisées ayant elles-mêmes des enfants, contribuent à notre économie mais ne jouissent pas des mêmes droits et avantages que les autres travailleurs et travailleuses du Canada. Le Congrès du travail du Canada croit que le respect des droits des travailleurs domestiques ne devrait pas tenir qu’à la compassion des employeurs et devrait être garanti par les gouvernements, comme celui des droits des autres travailleurs et travailleuses. De plus, les travailleurs domestiques devraient avoir accès à la résidence permanente au Canada afin de pouvoir vivre, travailler, étudier et jouir d’avantages sociaux et de protections conformément à la Charte canadienne des droits et libertés.
Malheureusement, les modifications apportées dernièrement par le gouvernement fédéral au Programme concernant les aides familiaux résidants ont eu un effet négatif sur les travailleurs domestiques migrants. En fait, depuis leur adoption, seule une demande de résidence permanente sur dix est approuvée. Cela nuit aux aides familiales individuelles et rend plus difficile la réunion de leurs familles.
Le travail domestique comporte des salaires comptant parmi les plus bas sur tout le marché du travail et les personnes qui l’accomplissent ont de mauvaises conditions de travail qui reviennent même à de l’exploitation. De nombreuses aides familiales résidantes n’ont pas de jour de repos et la plupart ne gagnent guère plus que le salaire minimum et n’ont pas d’avantages sociaux. Actuellement, le Québec est la seule province qui a une loi défendant les droits fondamentaux des aides familiales résidantes en fixant des normes minimales applicables à leurs salaires, à leurs jours de repos et à d’autres conditions.
Le gouvernement fédéral devrait non pas exploiter les vulnérables aides familiaux résidants mais plutôt leur garantir des droits fondamentaux au travail et leur donner un accès valable à la résidence permanente. Si, de plus, il investissait dans un programme national de services de garde à l’enfance et un programme de soins à domicile, le Canada serait plus favorable à tous les travailleurs et les travailleuses.