Journée des droits de la personne : le Canada doit ratifier la C189 pour protéger les travailleurs domestiques vulnérables
Les syndicats du Canada marquent la Journée internationale des droits de la personne en renouvelant l’appel lancé au gouvernement fédéral pour qu’il ratifie la Convention no 189 de l’OIT (C189). Cette importante convention reconnaît et défend les droits des travailleuses et travailleurs domestiques.
« Il y aura dix ans cette année qu’a été adoptée la C189, convention historique confirmant les droits au travail des travailleuses et travailleurs domestiques. Et pourtant, une décennie plus tard, ces travailleuses et travailleurs continuent de se heurter au Canada à des obstacles à l’accès et à la jouissance des services et des protections dont ils ont besoin », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Les travailleuses et travailleurs domestiques luttaient déjà pour l’égalité et le droit au travail décent avant la pandémie, et la situation n’a fait qu’empirer depuis, car nous avons assisté à une augmentation considérable des iniquités et des injustices. »
Avant la pandémie, les travailleuses et travailleurs des soins domestiques étaient déjà un élément indispensable de l’économie des soins du Canada, apportant de précieux soins et soutiens à nos familles et à nos collectivités. Au cours de toutes les vagues de la pandémie, le travail de soins accompli par le personnel domestique s’est accru et intensifié, mais les travailleuses et travailleurs en question sont encore sous-évalués, sous-payés et menacés de mauvais traitements et d’exploitation.
« Si la C189 n’est pas ratifiée et mise en œuvre, les travailleuses et travailleurs migrants demeureront vulnérables à l’exploitation, au vol de salaire, à la violence, au harcèlement et à une importante précarité économique et sociale. La ratification de cette convention contribuerait grandement à la réduction de la vulnérabilité de ces personnes et protégerait leurs droits », dit Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du CTC.
La Convention no 189 de l’OIT assure aux travailleuses et travailleurs domestiques les droits et les protections dont ils ont besoin pour poursuivre le travail crucial qu’ils ont accompli, tant depuis le début de la pandémie qu’avant celle-ci, afin de tenir aller nos familles et nos communautés.
Un grand nombre de travailleuses et travailleurs domestiques sont des femmes migrantes et racialisées sans statut qui se heurtent à des obstacles à l’accès au travail décent et aux protections en raison de leur statut d’immigration et du racisme systémique. Il y a environ 25 000 aides familiales et familiaux migrants au Canada, et le tiers des travailleuses et travailleurs des soins ont perdu leur emploi, temporairement ou en permanence, depuis le début de la pandémie. La plupart de ces travailleuses et travailleurs migrants des soins travaillent en vertu de permis de travail fermés qui les lient à un seul employeur et les privent de mobilité et de sécurité d’emploi. Les règles d’immigration canadiennes empêchent ces personnes de trouver du travail auprès d’un autre employeur et d’accéder à la résidence permanente. Pour les travailleuses et travailleurs migrants qui étaient des aides familiaux résidents, la perte d’emploi a comporté une perte de logement – autre obstacle à leur sécurité et à leur bien-être.
Les syndicats du Canada continuent d’inciter le gouvernement fédéral à régler le problème en donnant des voies d’accès à la résidence permanente à tous les travailleurs et travailleuses migrants, ce qui leur permettrait d’accéder aux soutiens publics et aux protections au travail dont ils ont besoin.
Les travailleuses et travailleurs domestiques ont attendu trop longtemps que leurs droits soient reconnus et respectés. Il est plus que temps que le Canada ratifie la Convention no 189 et assure un travail décent à ces travailleuses et travailleurs essentiels et qualifiés.