Le gouvernement doit empêcher le milieu financier de prendre la pandémie pour une manne
OTTAWA – Une annonce attendue de l’organisme canadien de réglementation des banques fait saliver le milieu financier devant la perspective de profits gargantuesques. Les analystes prévoient que le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) annoncera cette semaine qu’il assouplira l’interdiction des dividendes et des rachats d’actions.
« Les banques veulent se récompenser ainsi que leurs investisseurs grâce aux gains découlant de l’aide que l’État leur a apportée pendant la pandémie. Il est injuste que le gouvernement autorise le paiement de dividendes excessifs aux investisseurs alors qu’il met fin à l’aide qu’il apporte aux travailleurs et travailleuses », dit Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Plutôt que de permettre que la pandémie creuse encore davantage les inégalités et le fossé entre les riches et les pauvres, le gouvernement fédéral devrait ordonner au BSIF de maintenir les restrictions applicables aux dividendes versés aux actionnaires et imposer sur-le-champ une taxe sur les profits fortuits des banques et des compagnies d’assurance afin d’empêcher que les capitaux excédentaires soient distribués comme une manne aux actionnaires et aux cadres de direction des entreprises. »
Quand la COVID-19 a frappé, le gouvernement fédéral a en premier lieu apporté des capitaux et du crédit au secteur financier et réduit les exigences de déclaration afin d’alléger le « fardeau opérationnel » des institutions financières. Au début de la pandémie, le gouvernement fédéral et la Banque du Canada leur ont versé trois quarts de billion de dollars de liquidités et d’aide financière. L’organisme de réglementation des institutions financières a demandé en retour aux banques et aux assureurs de suspendre les rachats d’actions et de ne pas augmenter les paiements de dividendes.
« Or, voici que les banques veulent se récompenser ainsi que leurs investisseurs en s’accordant d’énormes dividendes et rachats d’actions. Le gouvernement doit s’assurer que les grandes entreprises qui ont réalisé des profits record pendant la pandémie paient maintenant leur juste part » précise madame Bruske. « Le gouvernement devrait franchement aller plus loin encore en frappant d’un impôt sur le capital les fortunes des familles les plus riches du Canada afin de voir à ce que tout le monde apporte sa juste contribution à l’instauration d’une société plus équitable. »
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