Le mandat oublié de la Banque : favoriser un niveau d’emploi durable maximal
BRUSKE : Des politiques économiques plus équilibrées sont nécessaires pour prévenir de dévastatrices pertes d’emplois
OTTAWA –– Un an après qu’un nouveau mandat a été confié à la Banque du Canada, les syndicats du Canada se demandent où sont passées les nouvelles orientations qui consistaient à tenir compte de considérations ayant trait à l’emploi dans l’établissement de la politique monétaire du Canada.
« Il y a un an, on a fait grand cas de l’attribution à la Banque d’une orientation selon laquelle la politique monétaire du Canada devrait assurer un niveau d’emploi durable maximal. Mais la Banque semble résolue à fabriquer une récession au risque de causer de dévastatrices pertes d’emploi », dit Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Après un an, on célèbre traditionnellement les noces de papier, ce qui est ironique car le nouveau mandat de la Banque ne semble même pas valoir le papier sur lequel il est écrit. »
Le cadre, publié le 13 décembre 2021, indique clairement l’objectif de ramener l’inflation à la cible de deux pour cent et prévoit que la politique monétaire devrait continuer à favoriser un niveau d’emploi durable maximal pour les cinq prochaines années.
« Nous devons lutter contre l’inflation, bien entendu, mais nos décideurs doivent tenir compte de toutes les répercussions de leurs décisions sur les gens et sur l’économie », affirme madame Bruske. « Une récession déclenchée par la politique monétaire causerait des pertes d’emploi massives et des pressions visant à faire baisser les salaires. Il faut se rappeler que le moteur de notre économie, ce sont les travailleurs et travailleuses – et non les séries de données. »
La Banque et le gouvernement fédéral ont leurs responsabilités propres pour ce qui est d’établir la politique économique. Les syndicats du Canada n’ont pas cessé d’inciter le gouvernement fédéral à faire sa part pour aider les familles luttant contre la crise de l’abordabilité, notamment en réparant notre Régime d’assurance-emploi (AE) défectueux. Il faut commencer par rétablir les mesures temporaires de l’AE jusqu’à ce que des améliorations permanentes entrent en vigueur.
« Il est indéniable que les coûts sont exorbitants ces temps-ci. Mais la travailleuse ou le travailleur qui ne reçoit pas de chèque de paye ne peut rien payer », ajoute madame Bruske. « Nous devons de toute urgence élargir l’accès à l’AE, établir une norme d’admissibilité universelle de 360 heures pour les prestations ordinaires et spéciales et assurer un maximum de 50 semaines de prestations ordinaires d’AE. »
« Puisque nous sommes au bord d’une récession fabriquée de toutes pièces par la Banque du Canada, nous ne devons pas laisser les Canadiennes et Canadiens ayant perdu leur emploi à la merci d’un régime d’AE défectueux. Agissons rapidement pour renforcer notre régime d’AE afin qu’il puisse aider les personnes qui en ont besoin. »
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