Les syndicats du Canada accueillent la certification du recours collectif contre Uber
Le Congrès du travail du Canada (CTC) accueille la décision prise aujourd’hui par la Cour supérieure de justice de l’Ontario en faveur des chauffeurs d’Uber cherchant à faire reconnaître leur statut de chauffeurs.
Les chauffeurs d’Uber ont demandé à la Cour de certifier un recours collectif au nom de tous les chauffeurs et travailleurs de la livraison d’Uber qui soutiennent qu’ils sont des salariés classés à tort parmi les travailleurs autonomes.
« Tous les travailleurs et travailleuses devraient jouir de protections et d’avantages sociaux en milieu de travail. Les syndicats du Canada appuient la décision de certifier ce recours collectif et invitent tous les chauffeurs et chauffeuses Uber d’un océan à l’autre à se syndiquer et à négocier collectivement leurs droits », dit Bea Bruske, présidente du CTC. « Uber a trop longtemps dicté leurs conditions d’emploi aux personnes qui travaillent pour elle et n’a pas rendu des comptes sur le respect de normes d’emploi de base comme le salaire minimum et les congés annuels payés. »
En juin 2020, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement à 8 contre 1 selon lequel la clause du contrat de travail d’Uber sur l’arbitrage privé est inéquitable, déraisonnable et invalide. L’entreprise exigeait que ses chauffeurs de l’Ontario s’adressent à un tribunal des Pays-Bas pour régler tout différend avec elle et paient à cette fin des frais juridiques et autres revenant à la majeure partie de leur revenu annuel.
« Les cours de justice ne peuvent pas demeurer les seuls recours des travailleurs et travailleuses pour faire reconnaître leurs droits. C’est trop coûteux et trop long, et les entreprises comme Uber ont une bourse très bien garnie leur permettant de voir à ce que toute contestation judiciaire s’éternise », ajoute madame Bruske.
« Les gouvernements doivent prendre des mesures pour rectifier la flagrante erreur de classification des salariés que comprennent les modèles de gestion d’employeurs de l’économie à la demande. La compétitivité, la stratégie de croissance et le modèle de gestion d’entreprises telles qu’Uber sont fondés sur la privation des droits que la législation et la négociation collective accordent aux travailleurs et travailleuses. Les gouvernements doivent rectifier l’énorme déséquilibre de pouvoir entre les géants des plateformes numériques et les travailleurs et travailleuses à la demande à bas salaire », conclut madame Bruske.