Les syndicats du Canada appellent au renforcement des droits et des protections pour les travailleuses et travailleurs domestiques
Les syndicats du Canada marquent la Journée internationale des travailleurs domestiques en incitant le gouvernement fédéral à accroître l’accès aux services et aux protections des travailleuses et travailleurs domestiques et à ratifier la Convention no 189 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques.
La pandémie de la COVID-19 a frappé durement les travailleurs et travailleuses domestiques – en juin 2020, l’OIT estimait qu’environ 72,3 % des travailleurs et travailleuses domestiques du globe avaient été « touchés de manière significative » par la pandémie. Les fermetures et les mesures de confinement ont fait subir des pertes d’emploi ou d’heures de travail à bon nombre d’entre eux alors que d’autres ont vu augmenter leur charge de travail, ont été privés de salaire et ont vu leurs conditions de travail devenir de plus en plus dangereuses et précaires.
Les femmes constituent la grande majorité des travailleurs domestiques à l’échelle mondiale. Au Canada, la majeure partie du travail domestique est accompli par des femmes racialisées, bon nombre desquelles sont des migrantes. Leur travail, bien qu’il soit d’une importance critique pour nos vies et notre économie est sous-estimé depuis longtemps. À défaut d’un plein accès à la résidence permanente ou aux systèmes de sécurité sociale et protections du travail, les travailleuses et travailleurs migrants de prestation de soins sont vulnérables, souvent incapables de quitter des conditions d’emploi constituant de l’exploitation – parfois même empreintes de violence. Puisqu’une grande partie du travail domestique relève de l’économie informelle, les travailleuses et travailleurs n’ont guère d’options, de protections ou de sécurité.
Au Canada, un sondage de 2020 sur les travailleuses et travailleurs migrants de prestation de soins (disponible en anglais seulement) a révélé que le tiers d’entre eux voyaient leur employeur réduire leur mobilité et presque la moitié avaient vécu une intensification du travail et dû effectuer des heures supplémentaires non rémunérées par suite de la pandémie. De ceux qui ont perdu leur emploi, le tiers signalait de la difficulté à accéder à la Prestation canadienne d’urgence (PCU) ou à des prestations d’assurance-emploi (AE).
« On continue de masquer et de mal apprécier le travail domestique. Bien que la COVID-19 ait rendu ce travail plus visible, il reste beaucoup à faire pour qu’il soit apprécié à sa juste valeur », déclare Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada.
Dix ans après l’adoption de la Convention no 189 de l’OIT, les syndicats du Canada réclament que le travail essentiel et qualifié de la main-d’œuvre domestique soit reconnu et que ses droits soient défendus.
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En lire plus sur les travailleuses et travailleurs domestiques et la COVID‑19 : https://idwfed.org/en/covid-19
En apprendre au sujet de l’exploitation des travailleuses et travailleurs migrants de prestation de soins pendant la pandémie de la COVID-19 (disponible en anglais seulement) : https://migrantrights.ca/BehindClosedDoors/
En lire plus sur la campagne pour la ratification de la C189 : https://idwfed.org/fr/campagne/ratify-c189?set_language=fr
Les syndicats du Canada réclament une voie d’accès à la résidence permanente pour tous les travailleurs et les travailleuses migrants : https://congresdutravail.ca/une-voie-dacces-residence-permanente-pour-tous-les-travailleurs-et-les-travailleuses-migrants/