Les syndicats du Canada exigent le respect des travailleurs portuaires et des négociations équitables, sans ingérence politique
OTTAWA –– La décision prise aujourd’hui par le ministre du Travail Steven MacKinnon de mettre fin aux lock-out dans les ports de la Colombie-Britannique, de Montréal et de Québec et d’imposer l’arbitrage obligatoire est une mesure troublante qui sape les droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses en plus de souligner l’injustice économique croissante dans notre pays.
Les travailleurs et les travailleuses sont laissés pour compte alors que les entreprises engrangent des profits records; c’est tout simplement injuste.
Trop de gens ont du mal à joindre les deux bouts. Il ne s’agit pas seulement des travailleurs portuaires, mais d’un système économique dans lequel le fossé entre les riches et les travailleurs ne cesse de se creuser.
Les travailleurs et les travailleuses se battent pour des salaires équitables, une sécurité de l’emploi et des lieux de travail sécuritaire – des droits fondamentaux qui ne devraient jamais faire l’objet d’un débat.
Personne ne prend à la légère la décision d’être en grève ou d’endurer un lock-out.
Cependant, leurs choix sont limités lorsque les employeurs refusent de s’engager dans des négociations équitables, en particulier lorsque ces mêmes employeurs ont bénéficié de profits exceptionnels pendant la pandémie.
Malgré les profits records qu’ils ont réalisés pendant la pandémie, les employeurs portuaires refusent toujours de s’engager dans des négociations de bonne foi, poussant les travailleurs au bord du gouffre.
Aujourd’hui, en recourant à l’arbitrage obligatoire en vertu de l’article 107, le gouvernement envoie un message dangereux : les employeurs peuvent contourner des négociations sérieuses, mettre leurs travailleurs en lock-out et attendre une intervention politique pour obtenir un accord plus favorable.
L’imposition d’un arbitrage contraignant ou d’une législation de retour au travail porte atteinte au droit des travailleurs à la négociation collective, ce qui affaiblit leur capacité à lutter pour des salaires équitables et des lieux de travail sûrs.
L’ingérence politique fait pencher la balance du côté des employeurs et crée un dangereux précédent. Les syndicats canadiens estiment que les solutions durables sont le fruit de négociations équitables, et non d’accords imposés par le gouvernement. Le gouvernement doit laisser la négociation collective suivre son cours pour protéger les droits de tous les travailleurs.
Les travailleurs portuaires demandent simplement ce qu’ils méritent : des salaires équitables, la sécurité de l’emploi et des conditions de travail sûres. Ces demandes ne sont pas déraisonnables, d’autant plus que les employeurs ont engrangé des gains financiers extraordinaires au cours des dernières années.
Les syndicats du Canada sont unis pour demander au gouvernement de respecter le Code canadien du travail et de permettre un processus de négociation collective équitable qui respecte les travailleurs et garantit qu’ils reçoivent leur juste part à une époque où les entreprises réalisent des profits records.
Les travailleurs méritent un accord équitable, et la seule façon de parvenir à une stabilité durable est le respect mutuel et les négociations de bonne foi.
Les travailleurs ne demandent pas la lune, ils demandent leur juste part à une époque où les entreprises sont extraordinairement riches. Le gouvernement doit prendre une décision : sera-t-il aux côtés des travailleurs ou continuera-t-il à faire pencher la balance en faveur de ceux qui en ont déjà plus qu’il n’en faut ?