Les syndicats du Canada incitent Ottawa à protéger les Ouighours en Chine
Les syndicats du Canada applaudissent à la reconnaissance parlementaire du génocide commis par le gouvernement de la Chine à l’endroit de la minorité musulmane de ce pays et ils incitent Ottawa à agir en conséquence.
Le gouvernement du Canada devrait maintenant reconnaître officiellement le génocide et mettre en œuvre les recommandations du Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (SDIR).
Selon des témoins, la persécution de groupes musulmans du Xinjiang a compris la détention de masse et des traitements cruels, le travail forcé, une surveillance de l’État généralisée, la limitation des naissances et l’élimination de la culture et de la religion des Ouighours.
Il est dit que plus de trois millions d’Ouighours ont été détenus dans des camps de concentration. Près d’un million d’Ouighours ont été réduits en esclavage industriel dans des installations manufacturières de toute la Chine continentale.
Vu le climat de répression, la surveillance par des organisations internationales est impossible, comme la diligence raisonnable dans les chaînes d’approvisionnement. Ces pratiques de travail forcé ternissent la réputation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Les syndicats du Canada appuient les recommandations du Sous-comité des droits internationaux de la personne, qui incitent le gouvernement du Canada à :
- Enquêter sur les sources de biens de consommation qui pourraient être problématiques et adopter une position ferme contre l’usage du travail forcé, particulièrement lorsqu’il implique des entreprises canadiennes;
- Renforcer ses mécanismes de contrôle des importations afin d’empêcher que des produits fabriqués au moyen du travail forcé se retrouvent sur le marché canadien;
- Imposer des sanctions aux entités et individus qui profitent du recours au travail forcé;
- Accorder à l’Ombudsman canadien d’entreprise socialement responsable l’indépendance et le pouvoir nécessaires pour mener des enquêtes sur les allégations de violations des droits de la personne, et faire adopter une loi exhaustive sur la diligence raisonnable en matière des droits de la personne qui obligerait les entreprises à respecter les normes internationales en matière de droits de la personne les plus récentes dans l’ensemble de leurs opérations et chaînes d’approvisionnements mondiales et à rendre des comptes sur des torts causés par leurs activités ou par des activités menées en leur nom;
- Revoir ses pratiques en matière d’approvisionnement pour s’assurer de ne pas acheter de produits fabriqués grâce au travail forcé.
Les syndicats du Canada incitent aussi le gouvernement fédéral à condamner d’autres violations des droits de la personne, y compris la détention de masse et les mesures inhumaines de limitation des naissances, et à assurer la protection des activistes et des Ouighours et autres musulmans turciques vivant au Canada qui ont fait l’objet de harcèlement et d’intimidation par le gouvernement de la Chine.
Au Canada, les syndicats dénoncent la flambée de sinophobie alimentée par la pandémie de la COVID-19 et soulignent que la présente déclaration vise les actions et les pratiques du gouvernement de la Chine, représenté par le Parti communiste chinois, et non le peuple chinois.