Les syndicats du Canada se tiennent debout pour que justice soit faite au personnel de lutte contre la violence fondée sur le genre (VFG)
À l’heure où nous marquons la Journée nationale de commémoration et d’action contre
la violence faite aux femmes au Canada, les syndicats mettent en évidence les
conditions déplorables dans lesquelles travaillent les personnes qui sont en première
ligne de la pandémie et qui mettent leur bien-être en péril au quotidien pour appuyer les
personnes survivant à la violence fondée sur le genre (VFG).
« Même si elle fournit des services vitaux et transformateurs aux personnes survivant à
la violence, à leurs familles et à leurs collectivités dans tout le pays, la main-d’œuvre du
secteur de la lutte contre la VFG du Canada demeure en grave insuffisance de
financement et court les mêmes risques que les autres femmes et personnes issues de
la diversité des identités de genre qui sont majoritaires au sein des effectifs », déclare
Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du CTC.
Une nouvelle étude faisant date sur la main-d’œuvre du secteur de la VFG indique
qu’elle est composée principalement de personnes s’identifiant en tant que femmes
(89 %) dont une forte proportion (67 %) s’identifie également en tant que membres d’au
moins un autre groupe désigné. Malheureusement, la dépréciation systémique de son
travail de lutte et l’incessante précarité financière du secteur rendent impossible à un
trop grand nombre de personnes luttant contre la VFG de gagner leur vie et de faire
vivre leur famille parce que leurs emplois critiques ne comportent pas une rémunération
suivant l’augmentation rapide du coût de la vie qui s’est produite après la pandémie.
En fait, le quart des travailleuses et travailleurs de la lutte contre la VFG qui ont fait
l’objet de l’étude a révélé qu’il vivait sans cesse dans l’insécurité d’emploi.
« L’absence de financement stable et fiable du secteur plonge la main-d’œuvre de la
lutte contre la VFG dans la crise de l’abordabilité nationale qui empire et à laquelle nous
devons tous faire face », ajoute madame Vipond.
De plus, le travail de lutte contre la VFG expose à des traumatismes comportant
d’importants risques pour la santé et la sécurité au travail. Plus de la moitié (56,2 %)
des personnes répondantes à l’étude susmentionnée se sentaient épuisés
physiquement et émotionnellement par leur travail et 50 % d’entre elles convenaient
que le traumatisme vicariant nuisait à leur santé mentale et à leur vie personnelle.
Le secteur canadien de la lutte contre la VFG a besoin d’un financement public de base
stable et suffisant pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être professionnels de sa
main-d’œuvre.
C’est pourquoi les syndicats du Canada incitent le gouvernement fédéral à établir une
stratégie de gestion de la main-d’œuvre du secteur, de concert avec les syndicats et les
organisations du secteur, pour améliorer les salaires, les conditions de travail et le
maintien des effectifs. Cette stratégie doit s’inscrire dans le cadre d’efforts plus vastes
faits pour assurer un financement global à long terme permettant de soutenir les
organisations féministes et militant en faveur des droits des femmes qui fournissent des
services indispensables aux personnes survivantes dans l’ensemble du pays.
« Les promesses et les demi-mesures ne suffisent pas; les travailleuses et travailleurs
sont prêts à se lever pour que justice soit faite à la main-d’œuvre de la lutte contre la
VFG et pour exiger que nos dirigeantes et dirigeants élus prennent sur-le-champ des
mesures appuyant de façon valable le secteur de la lutte contre la violence fondée sur
le genre », dit madame Vipond.
Pour en savoir plus sur l’état du personnel du secteur de la violence fondée sur le
genre, cliquez ici.