La collaboration sera la clé du respect des obligations du Canada relatives aux changements climatiques
La COP21, soit le Sommet de Paris sur le climat, s’est soldée par un accord (en anglais) dans lequel les gouvernements s’engagent à atteindre l’objectif à long terme de restreindre le réchauffement climatique à 1,5° C d’ici la deuxième moitié du siècle en cours.
L’entente donne aux gouvernements le mandat de réviser leurs plans de réduction des émissions à partir de 2018 et signale un engagement de tous les pays à éliminer peu à peu l’utilisation des combustibles fossiles, à ramener les émissions à zéro d’ici la fin du siècle et à faire du recours aux énergies renouvelables une priorité mondiale.
« Bien que la mise en œuvre, le financement et la hausse des objectifs présentent des lacunes, des mesures sont désormais prévues pour que des examens futurs soient effectués à ces sujets », a déclaré Hassan Yussuff, président du CTC.
M. Yussuff a dirigé une délégation de 35 chefs syndicaux canadiens au Sommet de Paris qui a collaboré avec les syndicats du monde entier et assuré une liaison avec des groupes militant en faveur de la protection de l’environnement et des droits de la personne et d’autres ONG. Les délégués ont participé à des séances d’information quotidiennes avec le ministre fédéral de l’Environnement et les négociateurs canadiens et tenu des réunions avec des premiers ministres provinciaux, des dirigeants municipaux et les ministres provinciaux et fédéral de l’Environnement afin de faire des pressions pour que des engagements fermes soient pris à tous les niveaux.
La délégation a milité non seulement en faveur de l’adoption d’ambitieux objectifs de réduction des émissions, mais aussi de l’incorporation des droits de la personne – y compris les droits des Autochtones – et du droit des travailleurs et travailleuses à une transition équitable au texte obligatoire de l’accord.
« Nous sommes déçus que la mention de ces droits ait été reléguée au préambule non obligatoire de l’accord », a indiqué M. Yussuff.
La délégation déplore que l’accord final n’aille pas assez loin, mais elle s’engage à collaborer avec le gouvernement et l’industrie afin de poursuivre la discussion au sujet de la transition équitable.
« Nous avons été heureux de voir notre gouvernement jouer un rôle de chef de file positif au cours de ce sommet, et de le voir collaborer de façon inclusive avec les gouvernements provinciaux, les administrations municipales et les groupes environnementaux, syndicaux, autochtones et autres de la société civile », ajoute M. Yussuff.
La délégation syndicale canadienne a été heureuse que le gouvernement du Canada fasse la promotion d’objectifs plus ambitieux relatifs au réchauffement climatique, d’engagements à réduire les émissions peu à peu au cours de cycles de cinq années et de contributions annuelles au Fonds mondial pour le climat. De plus, les syndicats ont trouvé encourageant que le gouvernement promette de poser un cadre pancanadien d’action sur les changements climatiques dans un délai de 90 jours après le Sommet.
Le gouvernement du Canada s’est engagé à évaluer ses propres émissions d’ici 2018, soit avant la plupart des autres pays, et à affecter 2,6 milliards de dollars à l’aide à l’adaptation et à la réduction des émissions, incitant ainsi d’autres pays riches à en faire autant.
« La démarche coopérative à laquelle nous avons assisté à Paris doit se poursuivre à mesure que le Canada progresse dans la réalisation de ses engagements. Les gouvernements de tous les ordres, ainsi que les organisations patronales, syndicales et de la société civile ont pour responsabilité de collaborer ensemble et de prendre sans tarder des mesures décisives pour protéger l’avenir de notre planète », a déclaré M. Yussuff.
« Les syndicats canadiens se sont engagés à faire leur part pour lutter contre les changements climatiques, et nous collaborerons avec les gouvernements et les employeurs pour assurer une transition équitable vers une économie ne produisant pas d’émissions de carbone qui aide les travailleurs et les travailleuses déplacés, et crée des millions d’emplois verts décents », a-t-il ajouté.
Le besoin de collaboration et d’une stratégie de transition équitable a été souligné par les délégués syndicaux à la COP21. Le 3 décembre, le CTC a tenu, de concert avec le Réseau Action Climat et le Réseau pour une économie verte, un forum sur les moyens par lesquels le Canada pourrait lutter contre les changements climatiques en créant un million d’emplois.
Ce forum a donné aux hommes et aux femmes politiques fédéraux, provinciaux et municipaux ainsi qu’aux chefs de groupes syndicaux et environnementaux l’occasion de discuter des moyens de créer des emplois verts et d’assurer la formation et l’éducation des travailleurs déplacés par la transition vers une économie produisant peu d’émissions de carbone sinon aucune.
Le CTC fait partie du Réseau Action Climat, dont vous pouvez consulter la déclaration établie en réponse à l’accord de la COP 21 en cliquant ici.