La nouvelle année est l’occasion d’amorcer une stratégie canadienne de l’emploi qui fonctionne
Le président du CTC, Hassan Yussuff, affirme qu’après une autre année de faiblesse du marché de l’emploi, de croissance économique décevante et d’attitude attentiste des dirigeants politiques, l’année 2015 est l’occasion d’amorcer un renouveau du marché du travail au Canada.
« Le gouvernement fédéral a l’occasion maintenant d’investir dans un meilleur avenir pour tous les Canadiens. Ottawa ne fait que prolonger les difficultés économiques des travailleuses et travailleurs canadiens parce qu’il est obnubilé par l’austérité et répète que le marché du travail reprendra éventuellement de la vigueur. Mais pour remédier à la situation, nous devons réinvestir dans la création d’emplois et la formation professionnelle », affirme-t-il.
La situation de l’emploi à la fin de 2014 est représentative d’une grande partie du reste de l’année. L’Enquête sur la population active de décembre 2014 publiée par Statistique Canada indique que le Canada comptait un peu plus de 1,27 million de sans-emplois en décembre, et le taux de chômage global s’est maintenu à 6,6 %.
« Le laissez-faire du gouvernement en 2014 explique maintenant le retard que nous accusons face à la reprise économique et de l’emploi aux États-Unis, ce qui démontre une fois de plus que le Canada doit avoir une nouvelle approche pour favoriser la croissance de l’emploi. Le gouvernement doit tout simplement changer ses priorités. De nouvelles dépenses en infrastructure, l’annulation des suppressions d’emplois dans le secteur public fédéral, l’investissement dans des programmes sociaux, voilà des éléments d’une stratégie soutenue de croissance de l’emploi », ajoute-t-il.
« Les bouleversements anticipés dans le secteur pétrolier et gazier devraient suffire à alerter ce gouvernement suffisant », prévient M. Yussuff. Mais il souligne également les possibilités que présente la baisse bienvenue du dollar canadien quant aux perspectives de revitaliser le secteur manufacturier.
Analyse rapide d’Angella MacEwen, économiste principale du CTC
Dans l’ensemble, la croissance et la qualité des emplois ont été décevantes en 2014. Le nombre d’emplois a augmenté de seulement 1 %, soit 186 000, un chiffre nettement inférieur à la croissance de population qui était de 380 000. Le taux d’emploi annuel moyen en 2014 a diminué par rapport à 2013, et reste bien au-dessous des taux de 2008. Le nombre réel d’heures travaillées était inférieur en 2014 qu’en 2013, malgré l’augmentation du nombre de postes. Depuis 2008, le nombre total d’heures effectivement travaillées a progressé à un taux équivalant à seulement la moitié du taux de la croissance totale de l’emploi.
Par rapport à décembre 2013, l’emploi a peu progressé dans le secteur des ressources naturelles, tandis que le secteur de la construction a connu une augmentation de 68 000 emplois et le secteur de la fabrication une diminution d’un peu plus de 11 000 emplois. Dans le secteur de l’hébergement et des services de restauration, le nombre d’emplois a reculé par rapport à novembre 2014, mais a tout de même progressé de 38 000 par rapport à décembre 2013. Il est également à noter que le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques a perdu 35 000 emplois par rapport à décembre 2013.
Le taux de chômage a reculé de près d’un point de pourcentage en Nouvelle-Écosse et en Ontario depuis décembre 2013. En Nouvelle-Écosse, ce recul est entièrement attribuable à une baisse de la population active, et bien que 80 000 emplois ont été créés en Ontario, le taux de participation de la province est passé de 61,7 % à 61 %, ce qui signale une morosité plus profonde du marché du travail dans ces deux provinces.
Même s’il est trop tôt pour constater les retombées de la chute des prix du pétrole, il y aura probablement des répercussions dans tout le pays pendant que les industries s’adaptent.