
Le Canada doit offrir l’asile aux réfugiés puisque les États-Unis n’assurent pas leur sécurité
Cette année, c’est sur fond des dures nouvelles politiques imposées aux migrants par le gouvernement des États-Unis que la communauté internationale marque la Journée mondiale des réfugiés. Les syndicats du Canada profitent de l’occasion pour inciter le gouvernement du Canada à ouvrir les bras aux migrants et aux réfugiés et à réviser le statut des États-Unis en tant que « tiers pays sûr ».
« Le gouvernement du Canada a pour obligation morale et internationale d’assurer l’asile à toutes les personnes qui fuient un danger imminent, un désastre ou une guerre. Les États-Unis se sont révélés incapables d’assurer la sécurité des migrantes et migrants et nous ne pouvons pas renvoyer dans un climat de peur et de persécution les familles déplacées qui répondent aux critères de détermination du statut de réfugié », déclare Hassan Yussuff, président du CTC.
Un an après l’adoption du décret-loi controversé qui interdit l’entrée des réfugiés syriens et discrimine à l’égard des voyageurs venant de pays à prédominance musulmane, les autorités étatsuniennes ont reçu le mot d’ordre de mettre rigoureusement en œuvre les règles sur la détention des migrantes et migrants et la séparation des enfants de leurs parents pris à entrer illégalement aux États-Unis. Le gouvernement Trump a de plus annoncé qu’il projette de priver les survivantes de violence conjugale de la capacité de demander l’asile, même si les autorités de leur pays d’origine ne font rien pour les protéger.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de faire fi des leçons tirées de l’histoire de l’emprisonnement des personnes d’origine japonaise et des pensionnats autochtones du Canada. Des pratiques qui traitent des réfugiés désespérés comme des criminels, qui arrachent des enfants à leurs parents et qui renvoient des femmes dans des situations de violence ne devraient pas avoir leur place dans une politique d’immigration moderne. Le Canada ne doit pas manquer à son engagement à défendre les droits de la personne et le droit international », précise M. Yussuff.
Le Canada a expressément refusé de discriminer dans sa politique d’immigration en se fondant sur la religion ou sur l’ethnicité. C’est pour cela que les syndicats du Canada demandent au gouvernement Trudeau de se démarquer encore davantage en prenant des mesures immédiates pour contester publiquement les nouvelles politiques d’immigration des États-Unis et encourager la population canadienne à continuer à ouvrir son cœur et ses foyers aux personnes les plus vulnérables du globe.
Ces mesures comprennent les suivantes :
- Réviser l’Entente sur les tiers pays sûrs conclue par le Canada et les États-Unis pour voir à ce que toutes les personnes migrantes qui entrent au Canada en passant par les États-Unis voient traiter dûment et équitablement leurs demandes de protection en tant que réfugiés;
- Aider, à titre d’urgence, les personnes bloquées actuellement, en offrant l’asile à toute personne qui – même si elle a fait l’objet d’une rigoureuse procédure de sélection de deux années – se voit refuser l’entrée aux États-Unis;
- Lancer une intensive campagne de sensibilisation du public pour mettre la population canadienne au courant de la rigoureuse sécurité assurée par le Canada à sa frontière et de la vulnérabilité des réfugiés dans les pays qu’ils fuient.
Le Congrès du travail du Canada représente 3,3 millions de travailleuses et travailleurs syndiqués et milite pour sensibiliser le public à la situation critique des réfugiés et encourager les municipalités canadiennes à se déclarer villes refuges pour les réfugiés internationaux.