Les syndicats canadiens continuent à combattre le racisme, la xénophobie et la discrimination
Le 21 mars, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, les syndicats canadiens exhortent le gouvernement fédéral à prendre des mesures pour remédier à la discrimination fondée sur la race, y compris le racisme systémique, l’anti-indigénéité, le racisme anti-Noirs et la xénophobie.
« Alors que nous célébrons le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les syndicats du Canada sont fiers de continuer à défendre les droits de la personne. Il existe des problèmes profonds de racisme systémique au Canada et il est temps d’agir maintenant », a déclaré Hassan Yussuff, président du CTC.
Pour les syndicats du Canada, cela signifie :
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S’attaquer à la discrimination systémique sous toutes ses formes, y compris mettre fin au racisme à l’égard des Noirs et à l’islamophobie;
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Favoriser la réconciliation et l’établissement de relations de nation à nation avec les Premières nations;
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Lancer une enquête sur la surreprésentation des enfants et des jeunes noirs et autochtones dont la garde est confiée à des services de protection de l’enfance;
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Réformer le système de justice pénale, en l’orientant dorénavant vers la justice réparatrice, et réduire le nombre démesuré de Noirs et d’Autochtones incarcérés;
« De récents cas très médiatisés démontrent à quel point il est urgent de remédier à la discrimination systémique qui fait partie intégrante du tissu social de plusieurs institutions canadiennes. Les systèmes déficients peuvent avoir des conséquences de vie ou de mort », a dit M. Yussuff.
Colten Boushie, 22 ans, un Cri de la Première nation de Red Pheasant en Saskatchewan, a été tué par balle à l’été 2016. La famille de Boushie a parlé publiquement des mauvais traitements subis de la part des forces de l’ordre lorsqu’elles l’ont informé de son assassinat. L’accusé a été acquitté de toutes les accusations reliées à la mort de Boushie, et des experts ont indiqué que le manque de diversité du jury exclusivement composé de Blancs a grandement contribué à son acquittement.
Le corps de Tina Fontaine, une adolescente Anishinaabe de 15 ans de la Première nation de Sagkeeng, a été abandonné dans la rivière Rouge à Winnipeg. Elle avait communiqué avec la protection à l’enfance, les forces de l’ordre et des professionnels de la santé dans les semaines précédant sa disparition et sa mort. Le cas de Tina est un exemple parmi tant d’autres des lacunes systémiques et a contribué à la création de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
Abdoul Abdi, un jeune réfugié somalien qui est arrivé au Canada lorsqu’il était enfant, a été abandonné par un système qui n’est pas conçu pour le soutenir. Dès son arrivée au Canada à l’âge de six ans, Abdi a été retiré de sa famille et placé à tour de rôle dans 31 centres d’hébergement ou foyers d’accueil où il a subi de la violence physique et psychologique. Il finit par avoir des démêlés avec la justice et purgea une peine de quatre ans et demi de prison. Une fois libéré, il apprit qu’il serait expulsé parce que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse avait failli à ses obligations d’assurer d’obtenir sa citoyenneté pendant qu’il était pupille de l’État. L’audience de son expulsion est prévue le 21 mars qui – ironie de la chose – est la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
« Ces cas et de nombreux autres démontrent que nous devons faire davantage pour mettre fin au racisme systémique, à la xénophobie et à la discrimination au pays et partout dans le monde », a déclaré M. Yussuff.