Occasion manquée de cesser de hausser les taux et de faire passer les gens avant tout
BRUSKE : Nous devrions faire tout notre possible pour prévenir la perte d’emplois et une pénible récession
OTTAWA––Les syndicats du Canada ont exprimé leur déception à l’égard de la décision prise aujourd’hui par la Banque du Canada de procéder au septième relèvement des taux d’intérêt de cette année.
« Les économistes ont incité la Banque du Canada à examiner les effets des relèvements antérieurs des taux avant de prendre de nouvelles mesures risquant de causer une récession dommageable. Il est regrettable que la Banque du Canada n’ait pas tenu compte de leur avis », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « L’adoption d’un autre relèvement des taux aujourd’hui pourrait faire perdre leur emploi à des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses et leur foyer à de très nombreuses familles. Il y a une meilleure solution. »
Les syndicats du Canada, comme de nombreux économistes éminents, ont incité le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem à cesser de relever les taux d’intérêt le temps d’évaluer les répercussions des relèvements déjà effectués. Les syndicats du Canada ont reproché à la Banque d’avoir prétendu à maintes reprises que c’est la croissance des salaires qui cause l’inflation alors qu’elle ne reconnaissait guère que c’est le pouvoir d’établissement des prix des entreprises du Canada qui alimentait la hausse des prix.
« Les banques centrales haussent les taux d’intérêt pour refroidir l’économie et juguler l’inflation. Mais la Banque du Canada est allée plus loin en menant une campagne de relations publiques contre la menace inexistante de l’augmentation des salaires », poursuit madame Bruske. « Rien ne prouve que cette menace existe. Les salaires réels ont diminué de plus de 5 % depuis deux ans et ils continuent d’accuser un retard par rapport à l’inflation. Entre-temps, les profits des entreprises ont atteint des niveaux record. Il est temps d’adopter une politique plus équilibrée. »
Madame Bruske ajoute que le gouvernement a un rôle à jouer en aidant les familles à survivre à la crise courante du coût de la vie, particulièrement si la politique monétaire de la Banque met le Canada en récession. Il devrait commencer par réparer l’assurance-emploi (AE) et prendre des mesures pour régler le problème que pose le fait que la concentration des entreprises leur donne le pouvoir de fixer les prix les plus élevés possibles.
« Le gouvernement devrait intervenir pour prévenir les prix abusifs, notamment en frappant les profits excessifs d’un impôt qui obligerait les entreprises profiteuses à payer leur juste part. Les recettes tirées de cet impôt pourraient être investies dans des mesures ciblées afin d’aider les personnes qui ont du mal à joindre les deux bouts et dans l’amélioration de notre Régime d’assurance-emploi défectueux », conclut madame Bruske. « En ce moment critique, la population canadienne s’attend à ce que les décideurs du gouvernement, de la Banque du Canada, et des grandes entreprises de tout le pays prennent des décisions qui font passer avant tout le bien-être des gens ordinaires. »
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Vous pouvez lire la version intégrale de l’article d’opinion de Bea Bruske sur les actions de la Banque du Canada en cliquant ici : https://congresdutravail.ca/bea-bruske-la-banque-du-canada-devrait-cesser-de-hausser-les-taux-pour-prevenir-une-recession-fabriquee/
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