Le conservateur O’Toole a passé sa carrière à défendre les grandes entreprises. Les travailleurs peuvent-ils compter sur lui pour qu’il contredise ses amis des milieux financiers?
L’annonce sur les pensions faite aujourd’hui par Erin O’Toole est truffée de belles paroles au sujet de sa préoccupation à l’égard des travailleurs et travailleuses mais elle ne présente pas de véritable solution pouvant aider les travailleurs actifs et retraités dans le besoin.
« La plateforme de M. O’Toole et des conservateurs n’indique pas si les travailleurs et travailleuses actifs et retraités passeront avant les banques et les bailleurs de fonds », dit Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « La question que les travailleurs et travailleuses du Canada se posent est celle de savoir si l’on peut vraiment faire confiance au conservateur Erin O’Toole, qui a passé sa carrière à défendre les grandes entreprises, pour qu’il tienne tête à ses amis des milieux financiers. Va-t-il vraiment dire aux banques, qui réalisent des milliards de dollars de profits, de s’écarter pour laisser passer les travailleurs et travailleuses dans la file des créanciers?”
En 2018, M. O’Toole a présenté son propre projet de loi sur les faillites commerciales : celui-ci aurait permis de multiplier par dix les primes accordées aux cadres de direction quand une entreprise demande la protection de la loi contre ses créanciers.
« Le discours du conservateur Erin O’Toole ne cadre tout simplement pas avec ses antécédents. À maintes reprises, il n’a pas su appuyer les personnes retraitées – et il a même rédigé un projet de loi aidant les entreprises à se soustraire à leurs obligations en matière de pensions », ajoute madame Bruske. « Les travailleurs et travailleuses actifs et retraités qui ont consacré des décennies de travail à des entreprises devraient avoir la priorité parmi les créanciers si elles font faillite. C’est leur épargne qui est en jeu. Pourtant, quand les retraités de Sears ou de Stelco avaient besoin d’aide, les conservateurs ont manqué bien des occasions de les appuyer. »
Madame Bruske fait remarquer que lorsque les travailleurs et travailleuses et les syndicats du Canada se sont unis pour revendiquer la bonification des prestations du Régime de pensions du Canada (RPC) grâce au projet de loi C-26, M. O’Toole a déclaré à maintes reprises : « Il n’y a pas de crise de la retraite ».
L’annonce d’aujourd’hui est faite peu après la présentation de la proposition de M. O’Toole de faire passer les cotisations du RPC à des comptes d’épargne individuels administrés par les grandes banques – ouvrant ainsi la voie à la privatisation des pensions publiques.
Et du temps où il était ministre au sein du gouvernement de Stephen Harper, M. O’Toole approuvait la réduction des services aux vétérans et s’en prenait au syndicat de la fonction publique défendant ceux-ci tandis que les conservateurs dépensaient 700 000 $ en frais de justice pour tenter de récupérer des prestations de retraite et d’invalidité.
Voici comment M. O’Toole a aidé les travailleurs et travailleuses par le passé :
• Il a voté pour qu’il soit plus difficile de refuser un travail dangereux.
• Il a voté pour qu’il soit plus difficile de se syndiquer et plus facile pour les employeurs et le gouvernement de s’immiscer dans les affaires des syndicats.
• Il a voté en faveur d’accords commerciaux inéquitables qui ont coûté des milliers de bons emplois manufacturiers et il a ensuite menti pour les défendre.