Salaire égal à travail d’égale valeur : Les employeurs et les gouvernements devraient mettre en pratique depuis longtemps ce principe d’équité salariale
Les syndicats du Canada incitent les gouvernements du monde entier, de tous les ordres, à agir d’urgence pour assurer l’équité salariale. Il s’agit notamment de rectifier les disparités salariales dans tous les emplois à prédominance féminine, par exemple dans les secteurs des soins, et d’alléger le fardeau du travail de soins non rémunéré dont les femmes du monde entier portent une part démesurée.
« L’économie mondiale des soins est en crise. Ici, au Canada, l’insuffisance du financement, la privatisation et le manque de ressources et de soutiens du personnel des soins ont donné lieu à une situation de sous-effectif critique », dit Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Chacune et chacun d’entre nous aura besoin de soins un jour ou l’autre, mais la honteuse sous-évaluation du personnel des soins – principalement composé de femmes – a amené nos systèmes de soins au bord de l’abime. Puisque le personnel des soins est là pour nous à certains des moments où nous sommes les plus vulnérables, nous devons l’aider à réclamer de meilleures conditions. Les gouvernements ne peuvent pas prétendre qu’ils veulent assurer l’équité salariale s’ils négligent en même temps la crise des soins. »
Au Canada, environ un cinquième des membres de la population active ont des emplois de soins, dont 75 % sont occupés par des femmes. Le Canada bénéficie grandement du travail de soins tant rémunéré que non rémunéré, et les services assurés par ce travail apportent des dizaines de milliards de dollars à l’économie du pays. Or, des tours de coupures successifs et des efforts concertés faits pour privatiser ces services ont créé un système morcelé qui croule sous le poids d’une insuffisance chronique de financement, à laquelle s’ajoute maintenant une pandémie mondiale.
Entre-temps, le travail de soins non rémunéré, qui est accompli le plus souvent par des femmes, peut affecter la participation des femmes au marché du travail. Les responsabilités de prestation de soins peuvent nuire grandement à la capacité des femmes d’obtenir et de conserver de bons emplois stables à salaire décent.
Les syndicats du Canada ont lancé dernièrement PrenonsSoin.ca, une campagne nationale destinée à mieux faire connaître le personnel des soins du Canada et à régler la crise grandissante des soins.
Au Canada, on estime que l’augmentation de la demande de soins en raison du vieillissement de la population accroîtra de 93 milliards de dollars les dépenses de santé d’ici 2028. Pourtant, selon l’OCDE, le Canada compte parmi les pays riches ayant les dépenses publiques les plus faibles au titre des services sociaux. Les tragiques morts survenues dans des foyers de soins de longue durée à but lucratif révèlent les échecs du modèle privé à but lucratif (Étude en anglais seulement). Les établissements en question ont moins de personnel, moins d’heures de soins par résidente ou résident, plus de plaintes des résidentes et résidents et des membres de leur famille, plus d’admissions à l’hôpital de soins actifs et des taux de décès plus élevés que les foyers publics de soins de longue durée.
« L’insuffisance de financement chronique a amoindri les soins disponibles, ce qui a accru radicalement le coût des services de soins. En plus des salaires insuffisants, les mauvaises conditions de travail, le manque de soutien ainsi que le harcèlement et la violence au travail font fuir le personnel des soins », déclare Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du CTC. « Pour marquer la Journée internationale de l’égalité de rémunération, les syndicats du Canada incitent le gouvernement fédéral à procéder sans tarder à des investissements dans tous les secteurs des soins pour hausser les salaires du personnel des soins sous-payé et assurer de bons emplois fournissant des soins de qualité élevée aux membres de la population canadienne et à leurs familles. »
Journée internationale de l’égalité de rémunération – marquée annuellement le 18 septembre depuis 2020, cette journée a été créée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2019.