Une travailleuse ou un travailleur sur trois a déjà fait l’objet de violence conjugale, et dans bien des cas, la violence l’a suivi au travail.
Il arrive souvent que les agresseurs empêchent leurs partenaires ou anciennes partenaires de se rendre au travail, ce qui entraîne des retards ou des absences. Les agresseurs peuvent en outre communiquer excessivement par téléphone, par courriel ou par message texte avec les victimes pendant qu’elles sont au travail, et ils peuvent se rendre sur les lieux du travail des victimes ou les traquer.
« [L’agresseur] appelait à mon lieu de travail pour savoir à quelle heure j’étais partie et il appelait quand j’arrivais pour s’assurer que j’étais bien au travail. »
Plus de 80 % des personnes ayant fait l’objet de violence conjugale indiquent que celle-ci nuit à leur rendement au travail. Leurs absences et leur faible rendement peuvent exposer ces personnes à des sanctions disciplinaires, et certaines perdent même leur emploi.
« La situation avec mon ex-mari me rendait anxieuse, j’étais fatiguée par manque de sommeil. Ça gâchait le plaisir que j’avais habituellement à travailler. »
Le lieu de travail peut être un lieu sûr pour la personne qui fait l’objet de violence à la maison. La sécurité financière assurée par le fait d’avoir un emploi et le temps passé loin de son agresseur peuvent aider la victime de violence à demander de l’aide ou à dresser un plan pour échapper à la relation. Par contre, le lieu de travail peut être dangereux pour les personnes faisant l’objet de violence conjugale car les agresseurs savent où les trouver.
Le comportement des agresseurs nuit également à leur propre milieu de travail. Ils peuvent employer du temps ou du matériel de travail pour transmettre des messages agressants ou pour préparer et mettre à exécution des actes violents. Leur préoccupation ou distraction peut nuire à leur rendement et les exposer à des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à la perte d’emploi, ce qui accroît les risques que court la personne faisant l’objet de la violence, car le chômage est un facteur de risque de blessure grave ou de mort.
Les collègues de travail de la victime et d’autres personnes se trouvant dans son milieu de travail peuvent subir des effets négatifs de la violence conjugale en raison de l’augmentation de la charge de travail, du stress, des appels ou des visites de l’agresseur et d’autres risques pour la sécurité.
« Mes collègues étaient inquiets et préoccupés par les signes physiques et émotionnels de la violence. »
Les syndicats doivent assurer la sécurité au travail à tous. Ils défendent les droits de tous les travailleurs et les travailleuses, et si un seul travailleur est vulnérable, cela affecte tous les travailleurs et les travailleuses.
L’Enquête nationale sur la violence conjugale au travail menée par le CTC a indiqué qu’un grand nombre de personnes syndiquées font l’objet de violence conjugale et que cette violence peut comporter des risques pour tous les travailleurs et les travailleuses.
Les syndicats sensibilisent les gens à la violence conjugale et à ses répercussions sur le milieu de travail, ils s’efforcent d’aider leurs membres et ils voient à ce que les employeurs honorent leurs obligations.
Les syndicats nouent des liens entre leurs membres et leur donnent un sentiment d’appartenance. Cela signifie que les syndicats jouent un rôle important dans le nivellement des obstacles que présentent le silence et l’isolement qui accompagnent trop souvent la violence conjugale. De plus, les syndicats aident les membres de la base et leurs représentants en milieu de travail à apprendre à reconnaître les signes et les facteurs de risque de violence conjugale au travail et à comprendre quels outils de soutiens sont disponibles. Cela aide à dissiper l’idée que la violence conjugale est une affaire strictement privée et à accroître la sécurité au travail.
« [J’ai] menti au sujet de mes blessures et de mes absences car j’avais peur et je n’étais pas capable à l’époque de reconnaître le fait d’être maltraitée. »
Les syndicats aident les personnes faisant l’objet de violence conjugale à obtenir de l’aide. Ils peuvent en outre s’assurer que les employeurs respectent la législation sur la violence et aider les personnes faisant l’objet de violence à dresser un plan de sécurité et à demander à la direction de prendre des mesures d’adaptation précises telles que celle de leur accorder des congés.
De nombreuses conventions collectives comprennent des dispositions claires au sujet de la violence au travail. Les syndicats s’efforcent d’ajouter de nouvelles dispositions sur la violence conjugale au travail en tant que sujet d’inquiétude relatif au travail.
Les nouvelles dispositions comprennent les outils de soutiens suivants :
Il peut être difficile pour les membres de se prononcer quand ils voient des signes de violence conjugale au travail. C’est pourquoi il est impératif que les syndicats prennent l’initiative de s’attaquer au problème de la violence conjugale au travail en sensibilisant leurs membres à celle-ci et en en faisant une priorité de négociation. Les syndicats indiquent ainsi à leurs membres qu’ils peuvent leur faire confiance et qu’il est possible d’obtenir de l’aide.
En savoir plus au sujet des dispositions de convention collective que les syndicats peuvent adapter au cours de leurs propres négociations.
La violence conjugale sévit dans tous les groupes culturels, religieux, ethniques, raciaux, de revenu et d’âge. Toutefois, les risques de blessure grave ou de mort sont plus importants dans certains groupes que dans d’autres.
Toute violence conjugale est dommageable. Toutefois, si l’agresseur contrôle et force couramment sa partenaire, la victime court un risque plus grand. Pour obtenir de plus amples renseignements sur la violence conjugale à risque élevé, veuillez cliquer ici (en anglais seulement).
Bien que les personnes de tous les genres puissent faire l’objet de violence conjugale, les personnes courant le risque de blessure grave le plus élevé sont les femmes.
Il est de la plus haute importance que les syndicats et les employeurs reconnaissent que différentes femmes courent des risques de différents degrés et peuvent avoir à surmonter des obstacles supplémentaires pour obtenir du soutien et de l’aide. C’est pour cela que les syndicats se font un devoir de militer en faveur des femmes ayant un handicap, des femmes de couleur, des jeunes femmes, des femmes autochtones, des femmes LGBTABI, des immigrantes et des femmes des collectivités rurales qui peuvent avoir des obstacles différents à surmonter.
Tous les travailleurs et les travailleuses devraient être en mesure de reconnaître les indices de violence conjugale chez leurs collègues de travail. Il se peut par exemple que les personnes faisant l’objet de violence conjugale :
La personne qui présente certains de ces signes ne fait pas nécessairement l’objet de violence.
Veuillez consulter la page Make It Our Business (en faire notre affaire) pour obtenir de plus amples renseignements au sujet des signes de violence conjugale au travail.
Remarque : Ne tirez jamais des conclusions hâtives quand vous observez ce qui peut sembler être des signes de violence conjugale. Posez plutôt des questions et tenez-vous-en toujours aux faits quand vous abordez une personne qui peut, selon vous, faire l’objet de violence conjugale.
Remarque : Il se peut que la collègue de travail nie faire l’objet de violence. Si vous demeurez inquiet, continuez à la rassurer en lui disant qu’elle peut vous parler en tout temps, continuez à faire preuve de compassion et étudiez la possibilité d’avoir une conversation informelle avec une personne désignée en milieu de travail à laquelle vous faites confiance.
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Si vous croyez qu’une personne court un risque imminent, composez le 911.
Si possible, parlez au préalable d’appeler la police avec la personne faisant l’objet de violence conjugale. Cela peut ne pas être possible s’il existe un danger immédiat.
Posez-vous les questions suivantes :
Si la réponse à l’une de ces questions est affirmative, vous devez appeler la police.
Autres questions à se poser avant d’appeler la police :
Les membres de certaines communautés ont des relations complexes avec la police. Il est utile de se poser les questions suivantes :