Il est temps de s’engager à mettre fin à la violence fondée sur le genre et à voir à ce qu’elle ne se produise jamais plus!
Chaque année, le 6 décembre, des gens de tout le Canada commémorent les 14 femmes assassinées au cours d’un horrifiant acte de violence fondée sur le genre à l’École polytechnique de Montréal. Cette journée est l’occasion de rendre hommage aux victimes de la violence fondée sur le genre et de s’engager à l’éliminer en prenant des mesures concrètes. Les syndicats du Canada marquent la Journée nationale de commémoration et d’action depuis le début, et cette année ils disent #PlusJamais : Mettons fin à la violence fondée sur le genre au travail dès maintenant.
33 ans après la tuerie de l’École polytechnique, l’Enquête nationale du CTC sur le harcèlement et la violence au travail a révélé l’alarmante réalité que le harcèlement et la violence fondés sur le genre font peser une menace persistante sur les travailleurs et travailleuses. L’enquête a permis de conclure que la violence émanant de tiers (clients, patients ou autres) compte pour 1 incident sur 3 et menace particulièrement les femmes et les personnes de genre divers qui sont plus susceptibles que les autres de traiter avec le public au travail.
« Nous entendons des histoires déchirantes de travailleurs et travailleuses ayant fait l’objet de harcèlement et de violence de membres du public, de leurs patients ou de leurs clients », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada (CTC). « Fait encore plus dévastateur, chaque année, des travailleurs et travailleuses du Canada sont assassinés au travail en raison de l’augmentation des taux de violence émanant de tiers alimentée par la misogynie, le racisme, la transphobie et l’homophobie. Nous savons que la violence émanant de tiers fait peser une menace importante et parfois mortelle sur les travailleurs et travailleuses. Pourtant, la législation en vigueur sur la santé et la sécurité au travail n’en traite pas. »
L’inaction peut être mortelle. En 2019, une travailleuse sociale auprès des jeunes nommée Deborah Onwu a été tuée pendant qu’elle prenait soin d’un client. En 2021, Julia Ferguson a été assassinée au cabinet d’avocats où elle travaillait. En 2022, Harmandeep Kaur a été tuée pendant qu’elle travaillait en tant que garde de sécurité sur le campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). Le meurtre de ces trois femmes nous rappelle la grande quantité de travail qu’il reste à accomplir pour éliminer la violence et le harcèlement fondés sur le genre au travail et la menace que continue à présenter la violence émanant de tiers.
« Il nous faut une approche adaptée au genre et intersectionnelle pour lutter contre la violence émanant de tiers, et nous pouvons trouver cette approche dans la Convention no 190 de l’Organisation internationale du Travail (C190) », dit Bea Bruske, présidente du CTC. « Bien que le gouvernement du Canada ait fait les premiers pas en vue de la ratification de la C190, il y a lieu de dresser un plan pour la mettre dûment en œuvre, et la voix des travailleurs et travailleuses doit être au cœur de ce plan. Le mouvement syndical est prêt à faire sa part, mais il ne peut pas y arriver seul. Les gouvernements et les employeurs doivent travailler avec nous à la lutte contre la violence émanant de tiers et ses répercussions disproportionnées sur les femmes et les travailleurs de genre divers. »
C’est pour cela qu’au cours des 16 jours d’activisme de cette année, le CTC incite le gouvernement fédéral à tenir avec les gouvernements des autres ordres, les syndicats et les travailleurs et travailleuses un sommet tripartite visant à examiner la question de la violence émanant de tiers et de ses effets sur les femmes et les travailleurs de genres divers et à dresser un plan permettant de s’attaquer à ce problème pressant en tant qu’importante étape de la mise en œuvre de la C190. Refuser d’agir n’est pas une option puisque les travailleurs et travailleuses continuent à faire l’objet d’incidents de harcèlement et de violence au travail mettant leur vie en danger.
« Ensemble, nous pouvons accroître la sécurité au travail et dire ‘jamais plus’ à la violence fondée sur le genre. »
Vous pouvez en lire davantage sur la violence et le harcèlement émanant de tiers au travail et ses répercussions sur les femmes et les personnes bispirituelles, trans, non binaires et de genre non conforme dans cet énoncé rédigé par des dirigeantes et dirigeants syndicaux.
Pour lire les résultats de l’enquête national sur le harcèlement et la violence au travail, cliquez ici.