Le budget de 2023, des avancées pour les travailleuses et travailleurs, mais s’adresse à peine aux crises pressantes
Bruske : Les travailleurs et travailleuses bénéficieront de bons emplois durables mais le budget déçoit pour ce qui est de l’abordabilité et des soins
OTTAWA – Bien que le budget fédéral déposé aujourd’hui comprenne des mesures visant à créer de bons emplois durables et à alléger les contraintes financières de certaines personnes, il y a lieu d’en faire davantage pour aider les familles.
« Les syndicats du Canada applaudissent l’investissement du gouvernement dans les emplois durables et la formation, qui profitera aux travailleurs et travailleuses du Canada à mesure que notre économie change pour s’attaquer à la crise climatique », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Le fait que le gouvernement impose des conditions aux crédits d’impôts afin de s’assurer que les fonds publics investis dans l’énergie propre créent de bons emplois est positif. Nous continuerons à faire des pressions pour que des emplois syndiqués comportant de faibles émissions de carbone soient créés dans tous les secteurs de notre économie afin que les travailleurs et travailleuses ne soient pas laissés en plan. »
Le budget de 2023 honore un important engagement pris dans l’entente conclue entre le Nouveau Parti démocratique et le gouvernement libéral en vue d’une expansion des soins dentaires dont bénéficient environ neuf millions de Canadiens et Canadiennes. Toutefois, nous avons été alarmés de voir le financement du secteur public réduit de 3 %, ce qui pourrait avoir une incidence considérable sur le personnel et les services sur lesquels les gens comptent.
De plus, le budget déposé aujourd’hui ne fait qu’effleurer la crise des soins de santé au Canada. Les transferts aux provinces au titre de la santé ne vont pas assez loin dans l’exigence de comptes pour que les soins de santé soient fournis par le secteur public.
« Les cliniques à but lucratif à l’américaine privent le système public de ressources, ce qui donne lieu à une augmentation des coûts et à un allongement des temps d’attente qui ont de graves conséquences », affirme madame Bruske. « Notre système de santé a des pénuries de main-d’œuvre extrêmes. Il nous faut un plan des ressources humaines entièrement financé pour recruter et maintenir les effectifs nécessaires et des investissements directs accroissant les soins de santé publics. »
Le gouvernement a manqué une occasion de remanier notre Régime d’assurance-emploi (AE) défectueux et d’investir dans une assurance-médicaments pour tous les Canadiens et Canadiennes. « La crise de l’abordabilité est telle que des programmes publics comme l’assurance-médicaments universelle et l’assurance-emploi (AE) sont plus importants que jamais. Il est décevant que le gouvernement fédéral continue à résister aux appels à la mise en œuvre d’un plein régime d’assurance-médicaments et à la réparation de notre AE insuffisante », ajoute-t-elle.
Les syndicats du Canada demandent en outre au gouvernement de s’attaquer à la cupidité endémique des entreprises.
« La proposition du gouvernement d’offrir un ‘remboursement pour l’épicerie’ allégera légèrement le fardeau mais ne s’attaque pas à la source du problème : les entreprises font passer leurs profits avant les gens. Bien que nous soyons heureux de l’adoption d’un nouvel impôt de 2 % sur les rachats d’options et de la création d’un registre de la propriété effective des entreprises, le budget ne va pas assez loin. Les travailleurs et travailleuses voient leurs propres budgets mis de plus en plus sous contrainte alors que les grandes entreprises réalisent des profits colossaux », dit madame Bruske.
Les syndicats du Canada continueront de faire pression sur le gouvernement pour qu’il oblige les entreprises et les particuliers les plus riches du Canada à payer leur juste part, qu’il procède à des investissements remettant de l’argent dans les poches des travailleurs et travailleuses, qu’il freine la montée en flèche des coûts de logement et qu’il prenne des mesures concrètes pour régler la crise de la dotation dans nos systèmes de soins.
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