Les gouvernements doivent marquer le Jour de l’émancipation en s’attaquant au racisme systémique
Les syndicats du Canada incitent les gouvernements de tous les ordres à marquer la première reconnaissance nationale du Jour de l’émancipation au Canada en s’attaquant au racisme systémique dont les travailleurs et travailleuses noirs font l’objet. Le Jour de l’émancipation est marqué en Ontario depuis 2008, mais il le sera dans l’ensemble du Canada pour la première fois cette année.
Plus d’un an après le début de la pandémie et un an après le début des manifestations contre la violence policière dans le monde entier, les communautés noires ont encore des difficultés. La pandémie a nui aux communautés noires plus qu’aux autres, et les problèmes répandus posés par la violence policière et l’excès de contrôles policiers et de surveillance persistent.
« Bien que ayons réalisé bien des progrès, les iniquités dont les travailleurs et les communautés noirs ont fait l’objet par le passé continuent à faire sentir leurs effets et se poursuivent encore aujourd’hui » dit Bea Bruske, présidente du CTC. « Les travailleurs et travailleuses noirs continuent à se heurter à des obstacles à tous les égards dans le monde du travail, de l’embauche à l’avancement et du maintien en emploi aux soutiens au travail. »
Le CTC a accueilli l’annonce, faite dans le budget fédéral, d’une augmentation des dépenses visant à contrer les effets inégaux de la pandémie, notamment par le financement des communautés noires, l’adoption d’une stratégie permettant de recueillir des données fondées sur la race et l’instauration d’un système national de services de garde à l’enfance.
Toutefois, les travailleurs et travailleuses noirs ont besoin de plus d’aide pour lutter contre les obstacles systémiques à l’équité, et le renforcement de la Loi sur l’équité en matière d’emploi est un important moyen de niveler les disparités auxquelles les travailleurs et travailleuses noirs doivent faire face. Les syndicats du Canada incitent de nouveau le gouvernement à voir à ce que les communautés noires soient dûment et pleinement consultées dans le cadre de ses efforts de modernisation de la Loi sur l’équité en matière d’emploi. La consultation devrait en outre englober les agents négociateurs qui représentent des Noirs en milieu de travail.
« La reconnaissance du Jour de l’émancipation passe par la reconnaissance de l’héritage et des effets du racisme structurel et le comblement des lacunes systémiques qui ont fait que les travailleurs et travailleuses noirs ont souffert d’un écart salarial multigénérationnel obligeant bon nombre d’entre eux à travailler dans des conditions dangereuses, contre un bas salaire et peu de protections », déclare Larry Rousseau, vice-président exécutif du CTC.
L’héritage de racisme structurel comprend l’histoire injuste des travailleurs et travailleuses noirs au sein du mouvement syndical, qui a reproduit les iniquités sociales. Les travailleurs et travailleuses noirs se sont vu privés des protections dont jouissaient les Blancs et n’avaient que des possibilités d’emploi restreintes, quels que soient leur qualification et leur niveau de scolarité.
Le Jour de l’émancipation commémore l’abolition de l’esclavage au Canada et dans les autres colonies britanniques le 1er août 1834, et les luttes que livrent depuis longtemps les communautés noires du Canada contre le racisme, l’oppression et la discrimination. C’est une journée où il y a lieu de rendre hommage à l’histoire et aux contributions des personnes noires sans négliger de reconnaître le rôle que le Canada a joué dans le commerce des esclaves et son histoire de racisme institutionnel à l’égard des Noirs et d’en assumer les conséquences.
Pour en savoir plus, rendez-vous à plancanadien.ca/.