Les syndicats du Canada appellent à l’élimination des politiques discriminatoires sur les dons de sang
Le 9 mai 2019, Ginette Petitpas Taylor, ministre de la Santé du Canada, a annoncé une nouvelle politique d’exclusion des dons de sang des hommes ayant eu une relation sexuelle avec un autre homme qui remplace le délai d’exclusion d’un an par trois mois. Cette année, à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie (IDAHOT), les syndicats du Canada appellent à l’élimination des politiques discriminatoires qui perpétuent les stéréotypes et la stigmatisation homophobes et transphobes.
« Le fait de ramener l’exclusion d’un an à trois mois, bien qu’il constitue un important progrès, ne maintient pas moins le concept homophobe et non scientifique selon lequel le sang des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes est malsain et impropre au don », dit Larry Rousseau, vice-président exécutif du Congrès du travail du Canada (CTC). « Qui plus est, la Société canadienne du sang (SCS) pratique la discrimination à l’égard des personnes trans en leur imposant une exclusion semblable si elles sont considérées, à la sélection, comme des « hommes ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes », quelle que soit leur identité de genre.
Les politiques retardant les dons de sang des « hommes ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes » ont commencé à être adoptées sous l’effet de la peur engendrée par la tragique épidémie de sida des années 1980. Toutefois, il n’y a aucune preuve scientifique concluante que le retardement des dons de sang en fonction de la sexualité ou de l’identité de genre peut réduire la propagation des maladies transmissibles sexuellement par le don de sang. Il s’ensuit que les politiques en question sont fondées sur des stéréotypes discriminatoires au sujet des « hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes ».
Le CTC se joint à l’appel lancé pour que la SCS établisse et mette en œuvre des politiques sur le don de sang qui sont fondées sur des preuves et le comportement et qui ne visent pas un élément précis de l’identité du donateur.
« La SCS devrait examiner tous les dons de sang à la lumière d’une sélection indépendante du genre et fondée sur le comportement », précise Larry Rousseau. « Il est temps de mettre fin à l’interdiction de donner du sang fondée sur la peur et les stétéotypes négatifs au sujet des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes. »
IDAHOT a lieu le 17 mai chaque année depuis 2004. Pour en savoir plus sur cette journée, veuillez cliquer ici.