
Besoin pressant d’action pour éliminer la violence homophobe et transphobe au travail
Au Canada, les travailleurs et travailleuses issus de la diversité des identités de genre ont encore des taux démesurément élevés de violence et de harcèlement au travail. Les syndicats du Canada marquent le 17 mai, Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie, la biphobie et l’intersexphobie en attirant l’attention sur le problème répandu que cela pose.
« Tous les travailleurs et travailleuses méritent un milieu de travail dénué de violence et de harcèlement, quelle que soit leur sexualité ou leur identité de genre. Malheureusement, cela ne correspond particulièrement pas à la réalité des travailleurs et travailleuses 2SLGBTQI+, qui font plus que les autres l’objet de discrimination et d’intimidation au travail », dit Larry Rousseau, vice-président exécutif du Congrès du travail du Canada.
En fait, selon l’étude la plus récente du CTC intitulée Le harcèlement et la violence dans les milieux de travail au Canada, 73 % des personnes répondantes issues de la diversité des identités de genre ont indiqué qu’elles faisaient l’objet de différentes formes de harcèlement et de violence au travail, ce qui constitue une proportion beaucoup plus élevée que celle de leurs collègues cisgenres. Les personnes répondantes LGBTQ2S+ étaient en outre plus susceptibles de faire l’objet de harcèlement et de violence, et particulièrement de harcèlement et de violence à caractère sexuel.
Une étude de 2020 sur les revenus des personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles sur le marché du travail canadien a indiqué que ces personnes risquaient d’avoir des revenus plus bas, de faire l’objet de plus de discrimination au travail et de se heurter à un plus grand nombre d’obstacles à l’emploi et à l’avancement que les personnes hétérosexuelles. Et une étude de 2020 de Trans PULSE Canada sur les Canadiennes et Canadiens trans et non binaires a révélé que moins de la moitié des personnes répondantes trans avaient un emploi à plein temps et que 35 % d’entre elles travaillaient à temps partiel.
« Bien que ces statistiques présentent un tableau sombre de la réalité des sentiments anti‑2SLGBTQI+ en milieu de travail, il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Les syndicats du Canada croient que la mise en œuvre appropriée de la Convention no 190 de l’OIT, norme mondiale nouvellement ratifiée sur le harcèlement et la violence au travail, est un élément clé de l’élimination au travail de la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre et les caractéristiques sexuelles », poursuit M. Rousseau
Les syndicats ont acclamé la récente nouvelle de la ratification par le Canada de la Convention no 190 de l’OIT, convention mondiale faisant date qui vise à mettre fin au harcèlement et à la violence au travail et qui a été adoptée en 2019. Toutefois, la ratification n’est que le premier pas en vue d’un changement valable. Tous les gouvernements doivent avoir un fort plan de mise en œuvre dont l’établissement exige un effort concerté entre le gouvernement, les employeurs et les syndicats.
« En ce début de la saison de la Fierté d’un océan à l’autre, le moment ne saurait être plus propice à la prise de mesures par les gouvernements pour réunir tous les intervenants afin de mettre un terme à toutes les formes de violence et de harcèlement au travail. Les travailleurs et travailleuses 2SLGBTQI+ méritent de se sentir en sécurité au travail et il est temps que le Canada agisse pour qu’il en soit ainsi », conclut M. Rousseau.
*Certains des liens ne sont disponibles qu’en anglais.