Les syndicats du Canada réclament des mesures fiscales d’urgence pour répondre à la COVID-19
Les syndicats du Canada demandent à tous les ordres de gouvernement de fournir des soutiens adéquats aux travailleuses et travailleurs et à leurs familles alors que les répercussions de la pandémie de COVID-19 se font sentir dans les communautés et à l’échelle de l’économie.
« Nous continuons de faire part de nos recommandations au gouvernement fédéral au fur et à mesure que cette situation évolue. Bien qu’il y a eu d’importantes mesures d’allègement de l’assurance-emploi (AE), le gouvernement devra aller beaucoup plus loin pour protéger les plus vulnérables », indique Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada (CTC).
Ayant subi des compressions depuis des décennies, le filet de sécurité que constitue l’AE du Canada est tout à fait inadéquat et les politiques de congés de maladie payés dans l’ensemble du pays sont insuffisantes.
En 2018, seulement 33 % des femmes au chômage et 38 % des hommes au chômage ont reçu des prestations d’AE. Les travailleurs saisonniers, ceux occupant un emploi précaire et les travailleurs autonomes sont plus vulnérables et auront besoin d’un soutien d’urgence.
« Nous reconnaissons les importantes mesures prises par tous les ordres de gouvernements pour alléger le fardeau sur le milieu des affaires visant à l’aider à conserver les emplois dans le secteur privé, mais il faut faire davantage pour aider les travailleuses et travailleurs de première ligne dans les domaines de la santé qui sont essentiels dans la lutte contre la COVID-19 », déclare M. Yussuff.
De plus, le CTC incite le gouvernement fédéral à :
- réduire les critères d’admissibilité aux prestations régulières et de maladie de l’AE;
- augmenter immédiatement le taux actuel des prestations de 55 % à 60 %;
- créer des prestations d’urgence ayant des critères de contribution minimaux peu élevés pour soutenir les travailleuses et travailleurs non admissibles autrement;
- mettre en œuvre un règlement pour éliminer l’obligation que les demandeurs obtiennent un certificat médical s’ils doivent être mis en quarantaine;
- dégager d’autres fonds gouvernementaux pour accorder des allègements fiscaux aux travailleuses et travailleurs du secteur de la santé qui pourraient être mis en quarantaine ou qui deviennent malades;
- demander aux services publics, banques, propriétaires, sociétés de cartes de crédit et institutions financières d’allonger et d’assouplir les exigences en matière de paiement d’hypothèque, de loyer et de factures, les obligations liées à la gestion de prêts et d’autres responsabilités auxquelles sont confrontés les consommateurs et les ménages;
- travailler avec les premiers ministres des provinces pour déclarer qu’aucune personne ne sera congédiée parce qu’elle s’est mise en isolement préventif ou qu’elle récupère de l’infection, et que si une travailleuse ou un travailleur perd son emploi pour ces raisons, il ou elle sera réintégré dans son emploi;
- doubler le crédit d’impôt pour la TPS/TVH afin d’assurer un soutien au revenu pour les Canadiens à faible revenu;
- augmenter l’allocation canadienne pour enfants (ACE) versée aux familles à revenu faible et modeste.
« Les parents célibataires et vulnérables qui vivent d’une paye à l’autre auront du mal à payer le loyer et les services publics s’ils doivent réduire leurs heures et refuser des quarts de travail en raison de problèmes de services de garde. Nous savons que ces mesures toucheront les femmes de manière disproportionnée. »
« Partout au Canada, les travailleuses et travailleurs écoutent les autorités de santé publique et font leur part pour ralentir la propagation de la COVID-19—il est maintenant temps pour le Canada de les aider. »
Pour en savoir plus : Appuyer les travailleurs en temps de crise : principales mesures à prendre pour les gouvernements et les employeurs.