Après une difficile année 2015, le Canada a plus que jamais besoin d’un plan de création d’emplois et de transition juste
Aujourd’hui, Statistique Canada a publié les données de son Enquête sur la population active de décembre 2015. Bien que les résultats semblent indiquer une amélioration, le Congrès du travail du Canada affirme que notre situation économique à moyen terme est toujours précaire. 2015 a été une année difficile pour l’emploi et les tendances montrent que 2016 pourrait être encore pire sans l’intervention du gouvernement.
En 2015, l’emploi n’a augmenté que de 0,9 %, et la grande partie de cette croissance était concentrée dans le premier trimestre de l’année. Près de 60 % de la progression de l’emploi en 2015 provenait des travailleuses et travailleurs autonomes, une forme d’emploi précaire.
Bien que près de 23 000 emplois ont été créés en décembre, le gain était entièrement composé de travailleurs autonomes en raison de la perte de 17 500 employés de la population active et d’un gain de 40 000 travailleurs autonomes. Les plus grandes pertes se sont produites dans le secteur de l’hébergement et des services de restauration, où 14 400 emplois ont été supprimés le mois dernier.
Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada, a noté qu’avec le système actuel d’assurance-emploi (AE) un trop grand nombre de chômeurs sont laissés pour compte — moins de 40 % des sans-emploi du Canada reçoivent des prestations régulières d’AE. Il a demandé au gouvernement fédéral de rapidement mettre en œuvre ses engagements électoraux visant l’élargissement de l’admissibilité à l’AE et la réduction des temps d’attente.
La situation en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador est d’autant plus préoccupante, car nous commençons à observer tous les effets des pertes d’emplois attribuables à la baisse des prix du pétrole.
En Alberta, les pertes d’emplois à temps plein ont été en grande partie remplacées par des emplois à temps partiel, mais le taux de chômage est passé de 4,7 % à 7 % au cours de 2015. Terre-Neuve-et-Labrador a également été durement touchée par la chute des prix du pétrole, et son taux de chômage est passé de 11,8 % en début d’année à 14,4 % en décembre.
« Ce que nous voyons se produire est une transition injuste et les familles travailleuses sont les plus durement touchées par ce changement économique. Mais il est encore temps de mettre en place des mesures d’ajustement du marché du travail pour aider les travailleuses et travailleurs licenciés », a indiqué M. Yussuff.
Le Congrès du travail du Canada collabore avec les gouvernements provinciaux et le nouveau gouvernement fédéral afin de parler de solutions pour faire croître notre économie, créer de bons emplois stables permettant de soutenir une famille et offrir une transition aux travailleuses et travailleurs licenciés.
Par exemple, lors du Sommet de la COP 21 en décembre, le CTC a tenu, de concert avec le Réseau Action Climat et le Réseau pour une économie verte, un forum avec des élus fédéraux, provinciaux et municipaux sur les moyens par lesquels le Canada pourrait lutter contre les changements climatiques en créant un million d’emplois verts. Le Canada a de fortes possibilités de croissance dans les domaines des énergies de remplacement, de la modernisation d’immeubles, du transport en commun et d’autres infrastructures et de la fabrication écologique. Le CTC souhaite que le gouvernement encourage aussi les investissements et la formation professionnelle.
M. Yussuff a dit qu’il allait lire attentivement le budget fédéral lorsqu’il sera publié au printemps pour savoir comment le gouvernement mettra en œuvre ses engagements concernant l’AE, l’infrastructure et la formation professionnelle.
« Nous avons besoin d’un plan clair qui permet aux travailleuses et travailleurs – pour les travailleurs de l’industrie extractive qui ont été mis à pied, mais aussi pour d’autres travailleurs sans emploi partout au pays – de faire la transition vers des secteurs en croissance. Nous avons besoin d’un plan qui leur fournit les compétences et les débouchés dont ils ont besoin pour participer aux secteurs en croissance d’aujourd’hui et de demain », a indiqué M. Yussuff.
« Nous avons du retard à rattraper, mais avec un nouveau gouvernement fédéral nous pouvons agir rapidement pour renverser la situation, diversifier notre économie et assurer une transition juste pour les travailleuses et travailleurs afin qu’ils obtiennent de bons emplois verts », a ajouté M. Yussuff.