Les données sur l’emploi soulignent l’urgence de réformer l’AE
La plus importante organisation syndicale au Canada déclare que les données sur l’emploi publiées aujourd’hui par Statistique Canada soulignent la nécessité d’une relance économique que pourrait produire maintenant des réformes qui s’imposent d’urgence à l’assurance-emploi (AE).
Le marché de l’emploi a stagné en janvier, et le taux de chômage a atteint 7,2 %. En Alberta, le taux de chômage s’est fixé à 7,4 %, la première fois qu’il dépasse la moyenne nationale depuis 1988.
Au cours de la dernière année, 123 000 travailleuses et travailleurs de plus sont maintenant en chômage au pays : plus de la moitié de ces personnes (69 000) sont en Alberta. La plupart des emplois ont été créés en Ontario, tandis que d’autres provinces doivent composer avec la faiblesse des marchés du travail.
Le travail autonome a augmenté deux fois plus rapidement (1,3 %) que l’emploi (0,6 %). La croissance de l’emploi dans le secteur privé continue à être faible, avec l’ajout de seulement 30 000 emplois au cours des 12 derniers mois — un taux de croissance de seulement 0,3 %. Au cours de la dernière année, la plus forte croissance de l’emploi se trouve dans deux secteurs, le secteur des soins de santé et de l’aide sociale, qui a ajouté 90 000 postes, et le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques qui en a ajouté 38 000.
« Ces données sur l’emploi associées à la lenteur de la croissance économique que nous observons maintenant indiquent la nécessité d’une relance immédiate que pourraient produire des correctifs nécessaires d’urgence apportés au programme de l’assurance-emploi », a déclaré Hassan Yussuff, président du CTC.
Le gouvernement libéral a promis de revoir et d’améliorer le programme, mais selon M. Yussuff, il existe des réformes urgentes qui peuvent être mises en œuvre immédiatement.
« Moins de 40 % des chômeurs canadiens – et moins de 37 % des chômeurs albertains – touchent de l’AE », a indiqué M. Yussuff. « Une partie du problème réside dans le fait que les travailleuses et travailleurs épuisent leurs prestations avant de se trouver un nouvel emploi. »
Le CTC espère que les réformes immédiates suivant seront mises en œuvre :
- Étendre temporairement de cinq semaines additionnelles les prestations d’assurance-emploi afin d’aider les travailleuses et travailleurs déplacés qui risquent d’épuiser leurs prestations pendant la recherche d’un emploi si difficile à trouver. Ce serait particulièrement utile dans les régions les plus durement touchées où les emplois sont particulièrement rares.
- Revenir à l’ancienne définition « d’emploi convenable » et rétablir les projets pilotes des « 14 meilleures semaines de rémunération » qui ont créé une norme nationale unique pour déterminer les niveaux de prestations.
- Éliminer l’exigence d’admissibilité de 910 heures d’emploi assurable pour les nouveaux venus et les personnes qui réintègrent le marché du travail pour rendre l’accès à l’AE plus équitable, en particulier pour les jeunes travailleurs et les nouveaux Canadiens.
- Embaucher du personnel pour rattraper les années de compressions dévastatrices par les conservateurs afin d’aider à éliminer les retards inacceptables rencontrés par les travailleuses et travailleurs qui tentent d’obtenir des prestations, des décisions sur les appels ou des réponses à leurs questions.
- Tenir la promesse électorale visant à augmenter de 200 millions de dollars le financement destiné à la formation sur l’alphabétisation et les compétences essentielles pour les personnes qui ne sont pas admissibles à l’AE. Bien qu’il ne fasse pas partie de l’AE, ce financement apporterait une aide là où elle est le plus nécessaire.
« Il faut du temps pour que les dépenses d’infrastructures donnent un résultat et créent des emplois, alors agissons maintenant pour cesser de pénaliser les sans-emploi, versons-leur les prestations auxquelles ils ont cotisé et si cruellement besoin et aidons-les à commencer à contribuer à leur économie locale », a déclaré M. Yussuff.