Trois mesures simples que le Canada peut prendre pour accroître le nombre d’apprentis
Les dernières statistiques sur le nombre d’apprentis publiées cette semaine par Statistique Canada indiquent une légère amélioration. Le nombre total d’inscriptions est en légère hausse depuis les dernières années et le nombre de nouvelles inscriptions a rejoint le niveau enregistré avant la récession de 2008-2009. Le nombre total de certificats décernés a également augmenté dernièrement. Voilà les bonnes nouvelles.
Les mauvaises nouvelles sont que, dans l’ensemble, les apprentis représentent toujours seulement 2,2 % de la main-d’œuvre au Canada, soit un taux nettement inférieur à celui enregistré par bon nombre de nos concurrents internationaux.
Il y a également le taux de certification global qui pose problème, c’est-à-dire le nombre d’apprentis ayant terminé un programme qui certifie qu’ils peuvent travailler dans leur domaine. Les études indiquent qu’il existe un lien clair entre la certification des apprentis et l’augmentation de la sécurité d’emploi, des salaires, de la sécurité au travail et de la productivité. Les taux de certification au Canada se maintiennent à environ 50 %, ce qui est bien inférieur aux taux enregistrés dans d’autres pays de comparaison, comme la France, l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, l’Angleterre et l’Irlande.
Bien que la situation se soit très légèrement améliorée, les femmes continuent d’être nettement sous-représentées parmi les apprentis et les gens de métier qualifiés. Selon les dernières données, les femmes ne représentaient que 15 % des apprentis inscrits; dans certains métiers, les hommes représentaient presque la totalité des inscriptions du groupe.
De toute évidence, le Canada a encore beaucoup à faire pour recruter davantage d’apprentis, surtout parmi les femmes, les peuples autochtones, les personnes racialisées et les personnes ayant un handicap.
Et il est impératif que le Canada trouve un moyen d’accroître les taux de certification.
Le gouvernement fédéral pourrait prendre trois mesures qui sont simples, abordables et qui feraient une grande différence :
Investir pour l’obtention de données sur le marché du travail plus nombreuses et de meilleure qualité. Tous les intervenants doivent avoir les bons renseignements afin de prendre des décisions éclairées. Malheureusement, les dernières données publiées par Statistique Canada datent de 2013.
Créer un forum national de partenaires du marché du travail pour favoriser le dialogue, la coopération et la coordination entre les intervenants — les gouvernements, les syndicats, les employeurs, les éducateurs et les formateurs. En réalité, un intervenant ne peut répondre seul aux besoins en matière de compétences d’un pays. Tous les intervenants doivent faire partie de la solution.
S’assurer que tous les projets fédéraux d’infrastructure exigent des employeurs qu’ils embauchent et forment des apprentis. L’approche volontaire ne fonctionne pas. Nous devons exiger des employeurs qu’ils s’impliquent davantage.