Déclaration de Bea Bruske : Nous devons nous efforcer de prévenir une récession qui mettrait en péril de nombreuses familles travailleuses
Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada, a publié la déclaration suivante après une réunion entre le gouverneur de la Banque du Canada et une délégation du mouvement syndical :
« Les syndicats du Canada ont été heureux d’avoir l’occasion de tenir une réunion avec le gouverneur et les sous-gouverneurs de la Banque du Canada pour les informer des réalités auxquelles les travailleurs et travailleuses et leurs familles sont confrontés actuellement.
« Bien que nous comprenions et respections le mandat de la Banque du Canada d’établir indépendamment la politique monétaire, nous demeurons très inquiets du fait que la Banque se préoccupe d’encourager les entreprises à réduire les salaires en des temps où de si nombreux travailleurs et travailleuses ont du mal à joindre les deux bouts. Nous croyons que cette approche ne cadre pas avec les modifications apportées au mandat de la Banque qui visaient à tenir compte du marché du travail et de l’objectif d’assurer un niveau d’emploi durable maximal au cours de l’établissement de la politique monétaire. Le fort marché du travail et le bas taux de chômage du Canada doivent être maintenus en priorité. Or, en continuant à faire des pressions pour réduire les salaires, la Banque risque de remplacer à tort son rôle d’établisseur de politiques par un rôle d’expert-conseil en affaires.
« Nous avons exprimé la crainte que le resserrement rapide de la politique monétaire par la Banque plonge notre économie en récession, ce qui pourrait avoir des effets dévastateurs sur les gens ordinaires. Une récession mettrait des milliers de Canadiennes et Canadiens en chômage et ferait baisser les salaires qui accusent déjà beaucoup de retard par rapport à l’inflation. Les défauts de remboursement des prêts hypothécaires et autres risqueraient de monter en flèche. Cela nuirait grandement à la qualité de vie et risquerait de causer des dommages économiques durables aux travailleurs et travailleuses et à leurs familles.
« Il est d’une importance critique de se rappeler que notre économie n’est pas qu’une série de points sur un graphique et qu’elle dépend des travailleurs et travailleuses et des familles de toutes les formes et les tailles dans des communautés grandes et petites. Si les décisions sur la politique monétaire de notre pays déclenchent inutilement une récession, nous savons que les personnes qui ont un emploi précaire et à bas salaire, et particulièrement les femmes et les personnes autochtones, racialisées et nouvellement immigrées, seraient les plus durement frappées. Ce n’est pas en réduisant la confiance des consommateurs et consommatrices par des politiques qui nuisent au bien-être des personnes les plus vulnérables que nous bâtirons l’économie que nous souhaitons. Quand les travailleurs et travailleuses prospèrent, notre économie croît et se renforce.
« Dans les circonstances actuelles, il serait prudent de ralentir les interventions destinées à freiner l’économie du Canada. La Banque devrait s’abstenir de hausser de nouveau les taux d’intérêt jusqu’à ce que nous puissions voir le résultat des mesures très marquées déjà prises. L’activité économique commence déjà à ralentir, comme nous l’avons constaté à la contraction de secteurs tels que l’immobilier.
« Nous devons nous assurer que le remède ne soit pas pire que la maladie.
« Le gouvernement du Canada est l’ultime responsable de l’établissement de la politique monétaire de notre pays. Nous incitons le gouvernement à adopter, comme il l’a fait en vertu de sa récente entente avec le NPD pour alléger de façon ciblée le fardeau de l’inflation, des politiques permettant de voir à ce que les travailleurs et travailleuses et leurs familles ne paient pas le prix d’une crise de l’inflation qu’ils n’ont pas créée. L’inaction gouvernementale pour freiner le gonflement abusif des prix et l’inflation par la cupidité et obliger les entreprises profiteuses à payer leur juste part est particulièrement inquiétante.
« Nous nous inquiétons en outre du fait que certains élus politiques conservateurs tiennent de beaux discours sur la souffrance des Canadiennes et Canadiens mais soutiennent que la solution consiste à réduire l’aide gouvernementale aux familles aux prises avec la crise de l’abordabilité. Bien que cette ligne de conduite cadre avec les antécédents du Parti conservateur de comprimer les soins de santé et d’autres services sur lesquels les gens comptent, si des coupures de ce genre étaient pratiquées actuellement, cela rendrait la vie beaucoup plus dure à des milliers de familles travailleuses. »
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