Le premier lundi de septembre est jour férié au Canada depuis 1894, et depuis 1892 aux États-Unis. Cependant, les origines de la fête du Travail remontent à une vingtaine d’années plus tôt avec les rassemblements et défilés organisés par les syndicats à Toronto et à Ottawa pour célébrer le succès de la grève des imprimeurs à Toronto en 1872 – la première « lutte pour l’équité » à l’origine d’importants changements dont la dépénalisation des syndicats au Canada.
De nos jours, la fête du Travail marque la fin officieuse de l’été et le début d’une nouvelle année scolaire pour les enfants canadiens et américains. C’est une journée de repos et, pour les syndicats et les militants et militantes, l’occasion de célébrer les réalisations du mouvement syndical et les avantages de la syndicalisation.
À l’instar de la plupart des jours fériés, la fête du Travail prend ses sources dans les luttes menées par les travailleuses et les travailleurs et dans la revendication de l’équité. L’origine dans ce cas-ci fut le mouvement pour la journée de travail de 9 heures (la norme était alors de 12 heures de travail par jour, 6 jours par semaine) et la grève des imprimeurs à Toronto qui s’en suivit au printemps 1872.
Une histoire classique : la réaction brutale et violente des employeurs – intervention de la police, emprisonnement des dirigeants syndicaux, moyens de subsistance anéantis, réputations ruinées – retourna l’opinion publique contre le statu quo. Flairant une occasion politique de gagner le soutien de la classe ouvrière industrielle montante (quelques mois avant une élection fédérale), le gouvernement du premier ministre John A. Macdonald adopta la Loi sur les syndicats, légalisant et protégeant les activités syndicales au Canada.
La grève prit fin peu de temps après. Même sans atteindre l’objectif des journées de travail de 9 heures, la grève eut des répercussions durables. Les syndicats, désormais pourvus d’un statut légal, commencèrent à revendiquer l’équité salariale, des horaires de travail décents et une meilleure sécurité sur les lieux de travail. La classe politique prit conscience de l’intérêt des travailleuses et travailleurs, en tant qu’électeurs, pour les enjeux qui avaient une incidence sur leur vie. Les défilés organisés en soutien au mouvement des neuf heures et à la grève des imprimeurs devinrent une tradition annuelle à Toronto et à Ottawa.
En mai 1882, un dirigeant syndical américain assista aux célébrations annuelles de la « fête du Travail » à Toronto. Il s’en inspira pour organiser le 5 septembre de la même année la première « fête du Travail » aux États-Unis. La popularité de l’événement s’étendit à tout le pays. Lorsqu’en 1894, le Président Grover Cleveland déclara officiellement jour férié le premier lundi de septembre, la fête du Travail était déjà célébrée dans trente États.
Au Canada, les pressions s’accentuèrent pour l’institution d’une fête du Travail nationale. Le 23 juillet 1894, le gouvernement du Premier Ministre John Thompson adopta une loi officialisant celle-ci. Cette année-là, un défilé impressionnant eut lieu à Winnipeg et la tradition de célébrer la fête du Travail se répandit rapidement à travers le Canada.
Aujourd’hui, des centaines de collectivités canadiennes et américaines organisent des pique-niques, des défilés, des concerts et des manifestations pour marquer la fête du Travail. À cette occasion, les syndicats observent également la tradition de faire valoir les droits des travailleuses et des travailleurs et de promouvoir des changements pour améliorer leur vie et celle de leurs familles.
Au Canada, la tradition se poursuit cette année par l’appel à la mise en œuvre d’un régime national et universel d’assurance-médicaments administré par l’État pour tous les Canadiens et Canadiennes, dans toutes les provinces et tous les territoires.
Joignez-vous à l’appel pour un régime universel d’assurance-médicaments à unregimepourtous.ca.