Journée internationale de l’équité salariale : les syndicats du Canada appellent à une stratégie intégrée à long terme sur la main-d’œuvre des soins
Les secteurs des soins de santé, de garde d’enfants et de longue durée et des services communautaires et sociaux sont en difficulté dans tout le Canada à cause des pénuries de main-d’œuvre et de la discrimination salariale. La crise actuelle tient à la dure réalité que le travail de soins n’est pas suffisamment reconnu et apprécié. À l’occasion de la Journée internationale de l’équité salariale, les syndicats du Canada réclament des salaires plus élevés pour le personnel des soins et la création d’une Commission de l’économie des soins chargée de dresser un plan fort et clair pour régler la crise de la main-d’œuvre des soins à long terme.
Au Canada, environ 3 millions de personnes occupent des emplois rémunérés de prestation de soins, ce qui revient à près d’un travailleur sur cinq. La plupart de ces personnes sont des femmes et elles sont souvent racialisées ou nouvellement arrivées au Canada.
« Nos emplois, nos familles et notre économie dépendent de la satisfaction à nos besoins en soins. Nous connaissons l’importance cruciale des soins et des personnes qui les fournissent, par exemple en aidant nos personnes âgées et nos enfants ou en voyant à ce que les personnes en situation de handicap puissent vivre dans la dignité », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada (CTC). « Depuis trop longtemps, les dirigeants politiques et la société canadienne tiennent pour acquis le travail de soins, qu’il soit rémunéré ou non. Il s’ensuit qu’une grande partie de ce travail—principalement accompli par des femmes—demeure précaire et sous-évalué alors que les personnes qui le font risquent sans cesse de faire l’objet de violence et de harcèlement. »
« Le personnel des soins a partagé d’innombrables histoires de surcroît de travail et d’épuisement, de bas salaires et de mauvaises conditions de travail. Cela amène les gens à quitter les secteurs en question, ce qui ne fait qu’aggraver les problèmes. Nous devons nous attaquer à la crise sans tarder en haussant les salaires dans un premier temps et en établissant une stratégie intégrée à long terme sur la main-d’œuvre des soins », dit Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive du CTC.
« Le personnel des soins mérite mieux, et les personnes auxquelles il fournit des soins aussi », affirme madame Bruske. « Le travail de soins devrait être récompensé de façon appropriée—grâce à des salaires qui correspondent mieux à la valeur de son travail, à de bons emplois stables et à des conditions de travail saines et sécuritaires. Le fait de se doter d’une meilleure main-d’œuvre des soins permettra de voir à ce que toute personne ait accès aux soins dont elle a besoin quand elle en a besoin. »