Le 17 mai est la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2014
Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Cela fera dix ans le 17 mai que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a retiré l’homosexualité de la Classification internationale des maladies. Cette victoire constituait une étape historique dans la reconnaissance de la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et de l’identité sexuelle comme droit fondamental de la personne. Aujourd’hui, le Congrès du travail du Canada (CTC) affiche sa solidarité avec la communauté des lesbiennes, gays, personnes bisexuelles, trans et queer (LGBTQ) dans la lutte pour éliminer l’homophobie et la transphobie.
Le mouvement de lutte contre l’homophobie et la transphobie s’est renforcé depuis une dizaine d’années. Plus récemment, la lutte pour la protection contre la discrimination fondée sur l’identité et l’expression sexuelles a pris de l’ampleur. Dans de nombreux territoires et provinces, l’identité et l’expression sexuelles sont déjà intégrées ou en passe de l’être dans la législation sur les droits de la personne. C’est le cas de l’Ontario, du Manitoba, de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve, de l’Île-du-Prince-Édouard et des Territoires du Nord-Ouest où les lois interdisent la discrimination fondée sur l’identité et l’expression sexuelles. Le projet de loi C-279, qui vient modifier la Loi sur les droits de la personne pour y inclure l’identité sexuelle, se trouve actuellement devant le Sénat.
Il reste encore de nombreux défis à relever.
Malgré les efforts entrepris pour éliminer l’homophobie et la transphobie, les crimes et la haine contre la communauté LGBTQ persistent tant au Canada qu’ailleurs dans le monde. Plus de 76 pays ont déclaré illégales les relations entre personnes du même sexe et dans certains pays, être membre de la communauté LGBTQ reste passible de la peine de mort (peine capitale). En Ouganda, les lois très dures contre l’homophobie ont provoqué un regain de la violence et des assassinats visant les militants, militantes et personnes homosexuelles et leurs alliés. La législation russe interdisant la « propagande homosexuelle » a entraîné une montée de violence homophobe. Cette loi impose des amendes à toute personne qui fournit des informations sur l’homosexualité aux enfants mineurs. Elle constitue également une menace pour les enfants de familles de même sexe.
Même au Canada, il reste des défis à surmonter. Malgré les nombreux progrès réalisés au niveau des lois et de la reconnaissance des relations et des familles de même sexe, les réactions négatives sont en augmentation au risque de compromettre ces avancées.
L’Université Trinity Western, un établissement universitaire chrétien et privé de Colombie-Britannique, veut mettre en place un programme d’études de droit qui exclurait délibérément tout étudiant ou étudiante membre explicite de la communauté LGBTQ. L’université a également demandé à ses étudiantes et étudiants de s’abstenir de toute relation physique homosexuelle. Malgré ces politiques ouvertement discriminatoires, le nouveau programme a reçu l’approbation préalable du Ministère de l’Enseignement supérieur de Colombie-Britannique et de la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada.
L’Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA) a fait l’objet de très nombreuses critiques suite à sa décision de soutenir les Gay-Straight Alliances (alliances homosexuelles-hétérosexuelles) dans les établissements scolaires et de participer au défilé du WorldPride à Toronto.
Le corps enseignant est conscient de ce que les étudiantes et étudiants LGBTQ continuent de subir des formes extrêmes de harcèlement qui les conduisent à abandonner leurs études, à s’isoler socialement et, le plus tragique, à se donner la mort. Selon James Ryan, président de l’OECTA, « l’OECTA considère que déclarer publiquement notre intention de participer au défilé du WorldPride 2014 offrira réconfort et soutien aux étudiantes, étudiants, enseignantes et enseignants qui rencontrent souvent des difficultés dans un milieu hostile ne leur offrant ni le soutien ni la protection dus à tout citoyen de l’Ontario et du Canada ». Le Congrès du travail du Canada salue le dévouement des enseignants et étudiants qui luttent contre ces injustices quotidiennes au moyen d’initiatives telles que les Gay-Straight Alliances. Ce sont des lieux protégés où l’on apprend à lutter contre l’intimidation et à accepter toutes les identités sexuelles dans le milieu scolaire.
Le mouvement syndical canadien continuera de lutter pour l’équité et l’égalité pour les membres LGBTQ et leurs proches, au travail et dans la collectivité en général. Nous sommes engagés à poursuivre la lutte pour la mise en œuvre d’une législation contre la violence et l’intimidation sur le lieu de travail, ainsi que de lois fédérales et de conventions collectives plus explicites en faveur des personnes LGBTQ. Le CTC continuera de travailler avec ses alliés pour inciter le Sénat à adopter le projet de loi C-279, qui permettra aux personnes trans d’exercer leurs pleins droits en vertu du Code criminel du Canada et de la Loi canadienne sur les droits de la personne.
Ensemble, nous mettrons fin à la discrimination homophobe et transphobe dans nos lieux de travail et collectivités.