Le Programme des travailleurs étrangers temporaires
L’annonce d’aujourd’hui sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) est la plus récente mission visant à sauver un programme très mal conçu qui doit être remplacé, plutôt que conservé.
Il est temps de mettre l’accent sur des solutions à long terme pour répondre aux besoins du Canada en matière de main-d’œuvre spécialisée et de mettre fin à des parties de ce programme qui font l’objet d’abus, en particulier en ce qui concerne les travailleurs peu qualifiés à faibles revenus.
Aujourd’hui, le ministre Kenney a sauvé le programme concernant les travailleurs étrangers temporaires peu spécialisés qui sert aux employeurs qui sont devenus dépendants à la main-d’œuvre à faible revenu. Réduire le nombre de demandes et augmenter les frais n’aura aucun effet dissuasif sur les employeurs qui ont une dépendance à l’égard de la main-d’œuvre bon marché, dont certains parmi les plus importantes et les plus rentables entreprises du pays, dont Tim Horton’s et McDonald’s.
Apporter sans cesse des correctifs au programme en ajoutant de la paperasserie, comme le ministre l’a fait à plusieurs reprises au cours des dernières années, n’est pas non plus la réponse. La meilleure solution est de le remplacer par un programme qui investit dans les compétences d’ici afin de faire face aux pénuries de main-d’œuvre et qui est équitable pour les travailleurs étrangers qualifiés qui sont accueillis au Canada et qui ont la possibilité d’y rester.
De dire à la population canadienne (à répétition) qu’ils passent en premier pour les emplois est le comble en sachant que les montants octroyés pour la formation professionnelle au Canada sont parmi les plus faibles parmi les pays industrialisés et que les employeurs investissent 40 % de moins en formation depuis une génération.
De plus, il est triste de constater que seulement 19 % des employeurs de travailleurs de métiers spécialisés offrent de la formation aux apprentis, et seulement la moitié de tous les apprentis terminent actuellement leur formation; voilà le problème.
Il est essentiel de bâtir une main-d’œuvre hautement qualifiée dans notre pays afin de relever les défis économiques auxquels elle fait face aujourd’hui et dans les années à venir. Le temps des solutions temporaires et bon marché pour s’adapter aux employeurs qui ne sont pas disposés à former et à investir dans les compétences d’ici est révolu.
Il ne manque plus qu’un leadership solide et un investissement sérieux de la part du gouvernement fédéral. Ce n’est pas ce que nous avons vu aujourd’hui.